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Du bleu, du blanc et du rouge / USPS 1997

Fin de semaine assez relax. Je pars donc de bonne humeur faire une escapade à la poste faire le plein de stickers. Surprise! les petits Priotity Mail ont changé. Design épuré, du bleu, du blanc et du rouge en trois bandes. Tout excité je crois à la sortie d’un nouveau modèle et en y regardant plus attentivement je lis 1997. L’espace d’un instant je frémis à l’idée d’entendre un “Oh l’touriste, il connait même pas les anciens modèles! Where where you in 97?”. Puis j’en chope un paquet et j’rentre tout content d’avoir un nouveau jouet. Une pêche rigolote à la pointe du revival 90’s. Dans mon esprit plein de petits drapeaux français personalisés à coller.



End of the week. In a good mood. I went to the post office to get some more stickers, thinking about the classic Priority Mail. Surprisingly they looked different. Three stripes: blue, white and red. To me this is a french flag. Formidable! At the first sight I thought it was a brand new model with a simple and very attractive design. After a second look I read 1997. It was just a bunch of old ones. No way to know that I’m here since a year. Anyway they are quite cool and certainly really trendy. It’s gonna be fun to stick this customizable french flags. Vive la France.

Nettoyage / Buff! Buff! Buff!

L’avantage des autocollants et des affiches c’est qu’on les prépare au chaud chez soi, sans trop de contrainte. Du coup on peut présenter quelque chose dans la rue dont on est à peu près satisfait. Parfois les gens n’aime pas ça. Ils trouvent ça moche ou peut être qu’ils ne supportent pas l’idée que l’objet collé sur le mur représente un acte non autorisé. Du coup ils arrachent la pièce pour retrouver un mur propre, un mur silencieux et rassurant.

Vous allez me dire que ça se tient. Perso ça me fait toujours un peu chier quand ça arrive trop tôt mais j’arrive à concevoir ce geste. Ma caboche bloque lorsque le petit bout de papier que j’ai collé soigneusement sur un support se retrouve a moitié arraché. Merde! J’ai bien insisté sur les angles, j’évite les bulles d’air, j’essaie que ça ait un minimum de gueule… alors j’attends de celui qui me nettoie d’y mettre autant de cœur et de gratter méticuleusement. Faut pas rêver! Ces gens si propre et si soigneux le sont rarement jusqu’au bout, il tombe vite dans la facilité du travail a moitié fait.  Le soucis avec le demi-arrachage c’est qu’on obtient un demi-sticker, plus trop lisible, tout moche, que les amateur d’étiquettes ne peuvent pas vraiment apprécier et que les maniaques  de  la propreté déteste encore plus.

Pour moi il est là le vandalisme, pas dans l’arrachage (quoique) mais dans cette pulsion maniaque et incohérente qui crée un nouvel objet qui n’a plus rien d’appréciable.

Tout ceci nous amène à ces deux images, une provenant de San Francisco, l’autre d’Oakland. Rien à voir avec les autocollants (pour une fois). En fait mon intro/coup de gueule est quasiment inutile vu que je ne voyais pas l’intérêt de montrer des étiquettes arrachées, ça se trouve facilement et ce ne sont pas des images qui me plaisent. En restant dans l’idée de nettoyage voici deux buff, deux nettoyages de graffiti qui m’ont bien fait rire. Ceux ci n’ont certainement pas été réalisé par des obsessionnels du mur blanc. J’imagine aisément qu’il s’agit ici de l’œuvre d’employés sous-payés qui ont de longues journées de travail qui se foutent totalement de ce qu’ils repassent.  Le hasard de leurs gestes, emplis d’un désintéressement profond, créé néanmoins de fascinantes images.



En y repensant ça me fait beaucoup penser aux questionnements soulevés par les peintures de Guillaume Mathivet dont j’avais été voir une petite expo il y a peut être deux ans. Quelques toiles dans une petites galerie. Un très bon souvenir. Toutes ces toiles tournaient autour de l’idée d’écriture (je suppose) repassée. Par des couleurs vives et lumineuses il soulignait cette acte qui crée la disparition d’une image et la destruction d’un message. Il y résidait un minimalisme qui créait comme une idée de lenteur ou du moins une pesanteur chaleureuse. J’aurais voulu m’étaler plus mais j’ai perdu la fraicheur de mon souvenir et je ne trouve pas grand chose sur Internet.

Avis aux connaisseurs, si vous avez des images a partager je suis preneur.

[Sorry fellows, no english translation this time. Next time the post will be way more open, way more international, so please keep me in your RSS 😉 ]

De retour / That’s a come back

Salut.

Cette fois j’avais vraiment déserté le blog. Ça fait plusieurs mois. Non pas par une décision ou une volonté précise, c’est juste arrivé comme ça. Plusieurs fois j’ai faillit balancer des petites séries de photos mais j’ai pas eu de vraie motiv et j’ai pas envie de me forcer, ça donne jamais rien qui ne vaille le détour. Aujourd’hui j’ai des choses à dire et à montrer.



Il y a quelques années, en 2006 si je compte bien, j’avais quasiment arrêté de coller, ça a duré plusieurs mois. Plus l’envie. Pourtant j’ai continuer a produire. Arrivé l’été, j’avais un stock de 3000 stickers. Que des insectes, toutes les tailles, toutes les couleurs. J’ai passé deux mois fabuleux à arpenter les rue de panam-l’étouffante; à profiter de la moindre occasion, du moindre quart d’heure de rabe pour faire des détours et recouvrir un peu plus. Mes semelles ont rapetissé d’un bon millimètre.

Je sais plus pourquoi je parle de ça… ah si, c’était pour dire que j’ai refait pareil cette été. Non j’ai pas collé 300 machins, toutefois j’ai produit plusieurs centaine d’autocollants, tout doucement, sans vraiment les coller. Au niveau de la démarche cette série était dans la continuations de mes bonshommes gesticulants, j’ai creusé la question un peu plus profondément et j’ai travaillé plus en détail. Mais j’ai surtout redécouvert le plaisir des premières fois. Ça m’a rappelé ce que je ressentait au tout début, innocent et bien au chaud caché sous mon ignorance et mes maladresse. Ce sentiment que j’ai doucement appris a connaitre, ce sentiment que j’avais faillit tuer à force de vouloir le dompter. Je ne parle pas de cette envie de tout connaitre et d’avaler la culture “art de rue” le plus vite possible, ce truc que beaucoup ont eu je pense, de consommer un maximum d’images, d’être tout foufou et d’en parler à chaque fois que l’occasion pointe son museau. Non, ce qui m’est réapparut c’est l’obsession de produire plus et de ne jamais être satisfait, ce coup de pied au cul constant que l’on possède quelques temps.

J’utilise souvent le mot produire, cette fois ci c’est pour insister sur l’idée que je découpe ma création en petites étapes. En gros à chaque fois que j’arrive à finir quelques autocollant j’en recommence le double; comme ça je cultive un sentiment d’incomplétude étrangement précieux. Je me stresse ne regardant la pile des “à moitié fait”. J’en termine quelques uns qui forment une nouvelle pile, celle du repos. Mes yeux s’y posent 8 bonnes secondes, je me sens léger, puis ils se refocalisent sur la pile précédente. Ainsi de suite. C’est devenu une addiction, j’en suis conscient et pourtant j’ai l’impression d’y être embourbé pour un moment. Beaucoup de choses se mêlent dans ma tête et se réunissent autour de ces petits corps dégingandés. Savoir que je m’investit autant a créer ces quelques objets insignifiants me réconforte. J’ai en moi cette impression flou de contrôler en partie ce paradoxe qui se balade entre l’utile et le futile. L’autre jour j’ai entendu “ce que je donne on ne pourra pas me le reprendre”, ça m’a fait sourire.

J’ai pas envie d’en dire plus. Le mois de septembre a eu son lot de mauvaises nouvelles et ça m’a désolé. Il y a aussi eu des bons moments et des rencontres intéressantes. Je suis pas d’humeur a stagner ça n’empêche pas de garder en mémoire ces histoires et ces bouts de vie partagés.

Donc voici une vidéo qui peut éveiller votre curiosité et peut être vous donner des idées. Amusez-vous!

Hi fellows!

Okay, okay, I have been a little bit lazy. I didn’t update since some months. No big deal, I had nothing great to speak about. Many times I tried but it was not really convincing, no need to force myself, this blog is just pleasure. Today I have stuff to show and to speak about, so I’m glad to share it with you.

Around 2006 I stopped sticking for many months. I lost my motivation or something like that… I don’t really know what happened. The only thing I know is that I kept making stickers all this time, I ended up with a couple of thousands; and during the summer I had two months to spend in my town (Paris). I used every opportunities to walk around and cover new streets. I guess I had to buy a new pair of shoes by September.

What was my point? Humm… Oh yeah, this summer was almost the same. I didn’t produce as much, but at least I would say 800 pieces. Slowly, step by step, methodically. They are not out yet… or may be just a couple of them. I kept the idea I had last year and tried to push it deeper. I had this crazy feeling, this fresh air you have when you have your first time, this feeling I felt when I made my first bugs. Something I lost years ago. I guess the more you try to describe this feeling the more you loose it. I’m not speaking about the excitement you can have when you discover the “street art” culture. The feeling I rediscovered was this need of always making more, pushing the production to an obsession.

This was a tough month, full of bad news. Some good things happened too but I don’t feel really talkative right now. I try to stay positive and come back to concrete creation without the usual blabla… in fact it’s just hard for me to speak in English at the end of the week.

Images talk by themselves, I hope you’ll enjoy them.

Expo stickers / Call for artists

Un peu de pub pour un petit évènement qui me semble des plus sympathiques. Une exposition de stickers ouverte au plus grand nombre. Elle aura lieu a Oakland a partir du 24 avril. Si vous souhaitez participer envoyer vos autocollants a la Triple2seveN Gallery (2227 International blvd, Oakland, Ca 94606). La baie de San Francisco est riche en stickers, je crois savoir que l’organisation de l’expo aimerais en recevoir d’un peu partout, histoire de montrer un large éventail. Avis aux amateurs, c’est pour bientot alors ne trainez pas.

Bay Area Based/ International Sticker Show

Triple2seven Gallery and Colour of Shadow zine presents a show dedicated to stickers. Bay Area has had a strong sticker and poster scene. From the slap tag to the character based to the random wtf type of sticker. Although this is Bay Area based/focused show we called upon friends from Chicago, New York, Europe, Asia, South America and Austrailia and were opening it up to all.

send in large and small stickers for a huge wall combo and for the random sculptures in the room. paste ups also welcomed. Original works incouraged.

If you got extra send a stack for the freebie sticker table.

For more information email: colourofshadow@yahoo.com

Mail stickers and what not to:
Triple2seveN Gallery
2227 International blvd.
Oakland, Ca 94606


Flickr

ojos sin vida

Ephéméroptère / Eternally unstickable

Ephéméroptère

Depuis quelques temps on a comme l’impression que la pub s’approprie l’esthétique urbaine et que le bourgeois s’encanaille. On peut le voir au niveau du graffiti avec des pubs super idiotes, comme celles pour 1664, les crêpes Wahou, ou encore Virgin « Get Busy ». Mais on constate aussi ce recyclage dans les outils employés, qui ont tendance à devenir ceux utilisés généralement par la culture de rue. Là je pense principalement aux pochoirs au sol qui annoncent maintenant la sortie d’album de musique et aussi les stickers, souvent pour des albums de rap et pour plein d’autres conneries. La pub, qui ne se gène pas pour modifier nos paysages avec des affichage de masse parfois illégaux essaie de ne pas franchir la ligne du vandalisme, enfin je devrais plutôt dire qu’elle cherche à faire du vandalisme « gentil »: affiches agrafées, peinture mais juste au sol, autocollants… Elle ne se soucie pas de rester des lustres, le but c’est d’être vue dans l’instant puis consommée.

En même temps, est ce aussi manichéen? Est ce que c’est le vilain monde de la publicité qui est venu sucer la nuque des innocentes cultures urbaines? Je pense qu’il y a plein d’échanges et de mélanges entre ces deux mondes. Après tout, les peintres ont depuis longtemps su recycler les outils que la société industrielle mettait à leur disposition. Pour ne prendre qu’un seul exemple on peut penser à l’emploie de la peinture acrylique qui est passé de l’industrie à une utilisation artistique. Un exemple qui nous concerne plus est l’emploie des autocollants. A l’origine on les trouvait un peu partout sur les objets manufacturés, sur les emballages ou encore à titre signalétique. On peut également penser aux bombes aérosols qui existaient bien avant le graffiti. Bref, ça ne va pas que dans un sens. En fait le changement que je remarque depuis ces dernières années c’est que la pub, cet outils capitaliste qui était déjà bien présent dans nos rue, s’attaque désormais aux (petit) supports utilisés habituellement par les colleurs d’autocollants.

Il y a un an ou deux Dim (les slips) avait lancé une petite campagne dans les rues parisiennes. En quelques jours on a vu apparaître sur nos murs, nos cabines téléphoniques et nos gouttières un charmant sourire coincé entre une frange et une bretelle de soutien gorge. Un sticker? Pas vraiment. C’est ça qui était rigolo, c’est que l’objet était une petite étiquette au dos plastifié. Un plastique apparemment spécial, dont la conception me dépasse, mais qui avait pour propriété d’adhérer au surfaces (surtout lisses) et d’être repositionnable à l’infini. Vu que ces « re-collants » squattaient les mêmes spots que les autocollants j’ai vite pris l’habitude de les récupérer… puis même de les chasser. A force j’en ai eu une petite quarantaine. C’est marrant comme les gens qui ont les mêmes pratiques développent les même réflexes. En en parlant plus tard j’ai appris que d’autres acteurs du monde du sticker avaient leur petite collec’.

Dans cette idée de récupération à ramification, je me suis dis qu’il fallait bien en faire quelque chose. L’idée n’est pas compliquée, j’ai juste récupéré l’objet que j’ai transformé à l’effigie de mon insecte. Outre le recyclage d’un outil publicitaire, ce ré-emploie permet de se jouer de plusieurs aspect du collage, puisqu’il y insère la possibilité de décoller sans détruire. Que ce soit l’appropriation du lieu, sa dégradation potentielle, le rapport au spectateur et peut être aussi le rapport aux collectionneurs/arracheurs.

J’ai remarqué que les critiques négatives vis à vis du stickers (et même celles concernant les affiches) sont plus liées au caractère transgressif « Vous avez une autorisation pour faire ça? » plutôt que sur ce que rerésente l’image. C’est le geste qui dérange. Et l’audace de celui qui l’ose. C’est le fait d’apposer sa marque de façon presque indélébile (on s’entend bien, ça reste extrêmement relatif) qui gène plus que la marque elle même. D’ailleurs on retrouve ça avec les tags; 3615 peut en parler beaucoup mieux que moi. Les tags à la craie ont tendance à rester assez longtemps. Alors qu’un coup de marqueur va être nettoyé systématiquement. C’est le caractère potentiellement éphémère qui donne donc à l’inscription son indélébilité. Je trouve ça toujours fou de voir à quel point les gens sont conditionnés, jusqu’à ne plus être capables de voir une image et de n’y voir plus que son statut. Alors voilà; je tente l’experience du sticker « gentil » et non transgressif qui se joue de toutes ces questions. Pour l’occasion je vais même baptiser ce nouvel objet: autocollant à la craie.

dim 1

dim 2

dim 3

rue 1

rue 2

rue 3

rue 4


Eternally unstickable

Okay guys, I’m pretty lazy to make a real translation of my text. Let say that since a while, advertising companies seem to enjoy recycling street cultures. First of all you can see it by the direct use of Graffitis in ads, most of the time in a stupid way. But something which is more interesting to me is the apparition of a new kind of campaign. This time advertising companies use tools usually owned by the street cultures. Now you can often see stencils to announce a new music album, stickers for a hip hop mixtape and a lot of other bullshit. Ads which don’t hesitate to change our landscapes with their tones of billboards (sometimes illegally) are still too shy to pass the border of street vandalism. Or should I say that ads decided to do vandalism but in a light way. They use paint only on the floor, clasped posters, stickers…Their goal is not to stay a long time, it’s just to be seen on the moment to be consumed right after.

Is the absorption of a culture by another so Manichean? I think that there are a lot of connexion, in many ways between underground cultures and advertising methods. In a larger way you can notice a lot of exchange between industry and art, like the use of acrylic paint by artists. My point is that for a while ads are taking the spots which were used by sticker artists, the little spots that no one care usually. The purpose of this text is linked with a particular object, made for an advertising campaign. It’s looking like a stickers, but the back is not glued, it’s a weird plastic. I don’t know how but this plastic is able to adhere to any surfaces (especially the flat ones). You can take it off and on again, as soon as it’s clean it keep working.

Two years ago, Dim (an underwear brand) started putting these plastic-stickers on phone booths, gutters, posts. I noticed them quickly, because there were exactly where my eyes look (hoping to see new stickers). So I started hunting them. Actually I heard later that other people who make stickers had a collection of them.

In this idea of multi-recycling culture, I thought I had something to do with it. The idea was pretty simple. I just put my logo on them. Because these objects can be removed without being destroyed, it’s a way to play with the (sociological/artistic) questions of appropriation of a place, its potential deterioration, relationship with a public, relationship with collectors/tearer, the ephemeral, the trace.

Doing my stuff I noticed that most of the negative criticisms were coming from the act of transgression, more than the image itself « who allowed you to stick it there? ». The gesture annoys the critic as much as the audacy of the one who dare doing it. People don’t seem to be so much pissed by the mark/track/trace. Nothing but its statute seems to interest them. Our dear 3615 can speak about it way better than me, chalk tag can stay forever whereas ink ones which are removed in a couple of days. I’m always amazed by how people can be conditioned, until not being able to look at an image without seeing anything but a transgression. Finally the ephemeral potential of an image gives it all it’s indelebility. In this spirit I decide to baptize my re-use of the Dim plastic stickers: Chalk-stickers!