Category Archives: Creepy-Crawling

ma production / my production

Charlie est à la maison / Waldo’s home

Charlie est à la maison

Vous vous souvenez des Charlie? Pour ceux qui n’auraient pas souvenir de ce petit projet, je le résume en vitesse: il s’agit d’une série de100 stickers à l’effigie de Charlie (de Où est Charlie) répartis au hasard dans Paris, tous réalisés en sérigraphie puis numérotés à la main. Un entête invite les passants à retrouver tous les autres. Encore une fois je recycle une ancienne vidéo pour illustrer mon propos http://www.youtube.com/watch?v=Tntd5WdGqmc .

Ça doit faire un peu plus d’un an que j’avais fait ça. De mémoire j’avais fais les stickers en deux après-midis. J’avais fait le collage assez vite pour être sûr qu’il y en ai bien 100 au même moment dans la rue. On va dire que j’y avait passé une petite semaine. Certains ont sauté assez vite. Je suis quand même assez content car les survivants sont plutôt nombreux et c’est les intempéries qui se chargent de les user. J’pense pas qu’il y ait eu de vrais joueurs (à par peut être Dubwise qui en avait retrouvé pas mal), les quelques personnes qui m’ont rapporté en avoir trouvé étaient tombées dessus par hasard. De toutes façons je finirais par relancer une partie sous une forme ou une autre.

Bref, le numéro 01 était collé dans un coin du treizième. L’inempêchable routine de la vie fait que j’ai été amené à passer régulièrement devant depuis son collage. En plus du plaisir de créer, un moment plus rare est celui de voir son autocollant vieillir sur le mur, résister au nettoyage et se faire user par le soleil, le vent, la pluie et la pollution. Je ne sais pas quelle propriété chimique est à l’origine de se phénomène mais il se trouve que des couleurs que j’utilise avec ma Gocco seuls le bleu et le noir résistent au temps.

Quoiqu’il en soit, au printemps dernier je remarque que mon Charlie numéro 01 a pris un sacré coup de vieux. En quelques jours je vois qu’il se décolle par le haut. Normalement je ne triche pas, ce qui appartient à la rue est destiné à y mourir. On va pas non plus s’interdire quelques travaux de rénovation de temps en temps. Merde! C’est le premier de la série, c’est symbolique. Un dimanche soir, un rouleau de scotch dans une poche, et un tube de colle dans l’autre je pars à sa rescousse. Pas de pot il pleut des cordes. C’est foutu pour le re-collage, mais j’étais déjà dehors, autant aller voir. Apparemment je suis arrivé pile au bon moment. La pluie était en train de l’aplatir et de le faire glisser le long de la paroi. Il était vraiment foutu pour le coup, tout retourné le vieux Charlie. Je décide de le récupérer. C’est pas facile, même quand il semble prêt à partir il y a toujours un coin qui veut pas se décrocher. Ou j’dois manquer de technique pour l’arrachage propre.

Heureusement j’avais de la réserve. A peine rentré je sors mes archives. J’en retrouve un avec de bonnes couleurs. Je le numérote. Par honnêteté vis à vis des joueurs… non en fait c’est surtout pour le fun, j’inscris « Réplique » dessus. Et histoire de garder les couleurs un peu plus longtemps j’le protège avec une couche de scotch. Le lendemain il était replacé. Il n’y a pas plus anecdotique que cette histoire, elle n’a vraiment rien d’incroyable mais j’y repense souvent. J’en ai quelques unes comme ça. J’me dis qu’on en a tous dans le même genre. Des trucs très différents mais qui nous surprennent toujours. C’est parfois même des interactions avec d’autres gens, par murs interposés ou en vivant.

Finalement je ne m’étais pas trop mal débrouillé dans mon décollage, après séchage j’ai mis l’original, dans un cadre. De près on peut voir qu’il a pris du relief. On voit que le papier a été usé que les couleurs sont passé. Il est tout gondolé et trône sur mon mur au dessus de mon bureau. Comme un soldat rentré à la maison.

charlie 1

charlie 2

charlie 3

charlie 4


Waldo’s home

Remember Waldo (Charlie for the French)? For the ones who don’t I can summarize it in these few words: it is a series of 100 silk screened stickers representing Waldo (the character from Where is Waldo), numbered one by one with my hand then stuck all over Paris. Once again you can re-use my old video http://www.youtube.com/watch?v=Tntd5WdGqmc to refresh your mind.

It must be something like a one-year-ago project. I guess it took me a couple afternoons to make the stickers. I absolutely wanted to have the 100 at the same time in the street. I had no idea how long time they will stay. It had kill me to see some already gone before that I even finished to stick the whole thing. We can say that I needed a full week to finalize the project. Of course some get cleaned the next days. But I’m pretty happy, a big part of them stayed/are staying in spit of the city life (people and buff). Now the bad weather is taking care of them. Getting old is the best proof of the fact that you’re alive. I doubt there were real players (even if Dubwise found a good number of Waldos), the few ones who told me they saw some found them by hasard. Never mind, I’ll certainly start a new game in another way.

Here is the core of this text. The number 01 was stuck in the ’13ème arrondissement’ of Paris. The unavoidable routine of my life made me walk by it regularly. Time after time I noticed it getting erosion. For a mysterious reason, whatever are the colors I can use, with time they become always black and blue. It was fun to see this phenomenon step by step.

Nevertheless, last spring I noticed that Waldo #01 was looking really bad. In a couple of days the upper part stopped sticking, the sticker was falling on itself. Usually I refuse to cheat, what belong to the city must die in the street. Come on! I’m not so stubborn. Sometimes it’s cool to restore an old piece that we enjoy. Next sunday, I was putting scotch tape in a pocket and a tube of glue in the other. No luck, it was raining. I was already on my way, why not having a look at it? The rain was strong, I found the stick sliding on the side. So I decided to take it back home. That’s not an easy job, or may be I need practice.

Fortunately I had a lot of other Waldo stickers quietly waiting. As soon as I was back home I found a good one, looking like the original (similar colors, really clean, a little default in the text), certainly close in the fabrication. I put the number. To be fair with the players… no I’m kidding, actually just for fun, I wrote ‘Réplique’ (replica in English) on it. To use what the time taught me I protected the colors under a layer of scotch tape. The next day Waldo was discretely replaced. This is may be the most anecdotic story ever, nothing incredible in it, but I think about it really often. I got some other stories like this. Some tales from the sticking activities. We all have some of this kind. Various stuff which are still able to surprise us. It can even be interaction with people, in live or on the wall.

Finally my un-sticking was not so bad. I put the original Waldo #01 under a frame and put it over my desk, in my room, to see it everyday. It’s like enjoying the presence of the back-home soldier.

Le plaisir de créer / To do, did, done

[ NB: Afin de manifester mon attente d’un nouveau post de Frère Francis le Quinzième qui délaisse un peu son blog (certainement au profit de sa vie sociale) j’adopte la philosophie One post a day keep the doctor away … alors add me et lache tes coms!!! ]

Le plaisir de créer

Fatigué des insectes, sans pour autant en être écoeuré j’ai, depuis cet été, expérimenté de nouvelles formes à coller. J’ai essayé de regrouper plusieurs idées que j’avais, que ce soit purement visuel ou sur le procédé de fabrication.

Au départ quand j’ai commencé à faire du stickers c’était dans l’idée (entre autres) d’une invasion d’insectes sur la ville. Du coup j’ai opté assez vite pour la répétition de mon logo par un procédé manuel (parce que c’est le cœur d’une véritable création d’après moi) mais qui permettait aussi de produire en quantité. Avec le temps je me suis éloigné du simple logo poché à la bombe pour m’amuser avec les formes et travailler sur une image. Walter Benjamin parle très bien du besoin de l’unicité ( hinc + nunc ) de l’objet d’art et je m’accorde en partie avec sa vision. Pourtant j’aime la répétition qui est une composante importante de l’identité de la plupart des peintres de rue.

J’ai donc dans un second temps cherché à faire des stickers tout en trouvant un équilibre dans cette opposition ancestrale qualité/quantité et même entre répétition/unicité. Avec la sérigraphie j’ai compris que je pouvais produire en quelques centaines d’exemplaires la même image. Les encres donnent aux images un caractère artisanal donc concret. Sur quelques modèles je me suis laissé un espace vide dans lequel je pouvait inscrire un mot/titre, ce qui rend chaque autocollant unique.
( http://futuristick.free.fr/index.php rubrique Autocollants pour les exemples)

Le problème de cet été c’est que je cherchais à créer une image unique dans sa forme même, mais que je puisse produire en série. On peut penser à Phot, Akso ou encore 3615 (notre chère Frère Francis) qui sont capables de faire des stickers un à un, au Posca, en bonne quantité. J’adore le résultat et le processus créatif, j’adore aussi me dire qu’ils ont passé un temps certain sur la plupart de leur pièces. Mais bon, j’ai pas cette patience, ou peut être mais elle est différente. A force de recherches j’ai fini par trouver mon équilibre. Je voulais créer des personnages, des petits bonshommes gesticulants, à l’humeur changeante. Une silhouette faite au pochoir, un corps qui laisse transparaitre ce qu’il renferme (organes et os) cette fois ci au Posca.

Ressemblance, différence, répétition, redondance, multiplicité, changement, constance et bla et bla et bla. Beaucoup de mots, beaucoup de réflexion pour de petites images qui restent sans grande importance. Surtout que mes autocollants sont plastifiés, pas d’absorption de la peinture donc l’acrylique ne résistera pas longtemps à l’usure. C’est comme ça que j’arrive à ne pas me lasser de faire du stickers, je prends une grande partie de mon plaisir dans tout ce qui se passe avant le collage lui-même. Et pour le reste advienne que pourra!

acrylique

pochoir

poché

groupe

posca

boys band

rue

culture

To do, did, done

This summer I felt kinda tired to paint insects all the time, but I’m really not fed up with them, just need to breath a moment. So I decided to make some experimentations, to try to paint new forms. It was time to regroup some ideas I had for a while. To me the image is as important as the creative process itself, I wanted to do something original.

Years ago, when I started doing stickers my main idea (among some few others) was to invade the city with my insects. Therefore my goal was to repeat my logo in huge quantity but always hand-made (to me that’s the core of a real creation). Time after time I left the spray cans and my stencils to work on the creation of precise images. Walter Benjamin got a pretty clear vision of unicity in art ( hinc + nunc ) and I agree with most of what he said about it. Nevertheless I love repetition. To me that’s a big element of most of street painters’ identity.

In a second time I tried to find a good balance in the mainstream oppositions quality/quantity, unicity/repetition. I found a lot of answers with the silkscreen process. The inks are so powerful that they give to the drawing an aspect way more palpable than a numeric print. The pleasure of art and craft. Also you can repeat your drawing couple hundred times. I tried to leave some empty spaces on my screens. Like this it was possible to write a word/title on the top. Stickers were looking alike according to the drawing. By the color you could fine some variety. The word gave them unicity. ( http://futuristick.free.fr/index.php click on Autocollants to see some examples)

My issue this summer was coming from the fact that I wanted to get the unicity from the drawing itself and to product it in series. You can think about Phot, Akso or 3615 who are able to make a lot of stickers, patiently, one by one, with Posca markers, in a good quantity. I love the result and the creative process. It’s good to think about it when you look at one of their piece. But I don’t feel like I have this patience, or may be I’m patient too, but not in the same way. Time after time I found a good balance. I made gesticulating characters, each of them have a different mood, a different expression on the face. A silouhette made with a stencil and acrylic paint. A body which let visible its inside (organs and bones) made with a Posca marker.

Similarities, common points, difference, repetition, redundancy, multiplicity, changes, constancy and bla and bla and bla. A lot of words for little images that one could think insignificant. Especially knowing that I used plastic stickers, which means that the paint won’t stay for good on them, in a few time my little army is going to disappear under the city life (dust, people) and the bad weather. All that to say that if I’m still motivated to have this childish activities, it’s because I take a lot of of my pleasure in all the steps preceding the street sticking. For the rest, come what may!

Il y a des jours sans / Fail

Il y a des jours sans.

Hier soir, pris d’un élan de motivation, je décide de faire quelques stickers en utilisant ma machine à sérigraphier, la print Gocco (celle de la vidéo: http://fr.youtube.com/watch?v=c8uTiYOKSxQ ). Ça faisait quelques jours que j’avais préparé mon dessin. J’avais même flashé l’écran. Autant dire que tout était prêt et que mon petit matériel attendait sagement dans un coin de ma chambre que je m’active. Un écran c’est 10×15 cm. Habituellement je profite de la surface au maximum, quitte à être moins propre. Cette fois j’ai décidé d’y caler deux dessins différents, histoire de doubler ma production. J’me suis aussi simplifié la tâche au niveau des couleurs, en cherchant une certaine cohérence, une ambiance estivale. Aussi parce que j’en ai marre d’avoir des gros stickers, c’est plus riche visuellement mais c’est pas toujours adapté à la ville. Bref, je me lance, j’encre, je presse, je laisse sécher je découpe. Pendant environ une demi heure, un moment des plus sympathique.
Au bout d’un moment je m’attarde sur le résultat. Là je ne suis pas satisfait. Je décide d’arrêter net, pour reprendre un autre jour, ou pas. Je nettoie mon écran avec les produits habituels. Pas d’chance en frottant je l’abime, en fait je le détruit totalement. Ça ne m’était jamais arrivé. Sur le coup j’m’en fout, j’me dis qu’de toute façon j’l’aimais pas tant que ça ce visuel.
J’retourne dans ma chambre pour regarder à nouveau le résultat encore frais. Je vois tous ces petits stickers que j’ai fait naître et que j’ai rendus orphelins juste après. D’un coup j’les trouve plus si moche, en fait ils me plaisent bien. Voilà, alors que j’pensais me faciliter la tâche en changeant de format j’me retrouve avec une série de stickers sur les bras que j’vais avoir du mal à coller. J’me connait, j’vais chercher à leur rendre justice en les collant sur de bons spots…exactement là ou je colle les gros en général !!
Conclusion. La prochaine fois j’en ferais des gros. J’y mettrais plein d’couleurs. J’en ferais des tonnes (enfin, quelques centaines, ça reste limité cette histoire). Et j’referait une video, plus courte que celle des Charlie. Finalement ce petit échec m’a remotivé! Finalement ce petit échec n’est qu’un prétexte pour retourner m’amuser!

productionmaison


Fail !

Yesterday night, home alone, I decided to make some new stickers with my silk-screen machine. Remember it? The print Gocco, the same as this video http://fr.youtube.com/watch?v=c8uTiYOKSxQ . Everything was ready since a while. I made the drawing, I even flashed the screen. I had all the blank stickers I need. The screen is kinda big. Usually I take the whole surface to have the biggest sticker possible. But it’s not always easy to put it in the street, spots or often little or crowded. Therefore this time I decided to double my production and also to make the street action easier by putting two images on the same screen. I inked, pressed, cut, let dry. It’s almost a routine now. Thirty minutes of pure happiness.

After a while I looked at the result. Nnnhhhh, not so good! I stopped. I’ll do it again later , may be not, I don’t know, I was just fed up. I cleaned my screen. Actually I cleaned it so well that I destroyed it. I thought «  Whatever, I don’t give a shit, it was a pretty bad image ».

Once in my room, in front of the drying stickers I realized that I liked them. In fact they were not so bad. I felt stupid thinking that I just made them orphans. Finally I see them as special, unique and rare. The exact opposite of what I wanted. They are no more easy to stick now. I’m going to keep them for the best spots, the well-seen ones, the few ones who won’t get cleaned… the kind of spot that I used to reserve for the big stickers.

All this story give me motivation, for a new drawing. Next time it will be big, colorful, monstrousness. I’m gonna make a lot of them, as a revenge for my dead screen… as another excuse to use the Gocco machine.

beaubourg