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Downtown Oakland 2008 / I hella love my turf

Downtown Oakland 2008

Il fait moche aujourd’hui. Certainement à cause des grèves de Météo France. Histoire de se changer les idées je vous propose un petit tour dans le centre ville de la magnifique ville d’Oakland. Une série de photos prises cet été. Mois d’aout, balade au calme, à chercher la grisaille sur les murs alors que le soleil est assommant. Là j’ai sélectionné les flops. En graffiti-graffiti c’est certainement ce que je préfère: des formes simples qui ne gâchent rien à l’inventivité de leurs auteurs. Que les lettres soient lisibles ou non les courbes restent claires.

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I hella love my turf

What a bad weather today. Certainly because French weather guys are on strike this week. So, let’s change our minds. Now there is Google view, so I feel from-the-past to show you this series of pictures from Downtown Oakland. It was a nice walk across the city, during a calm afternoon. Some throw-ups, may be my favorite form of graffiti. Simple lines, forms easy to look even if the letters are not always readable.

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C’est 1 suicide for you / Nowhere… fast

C’est 1 suicide for you

Avant toutes choses, allez lire le billet de Frère Francis Quinze auquel je répond/ajoute mon grain de sel. Je rebondis plus précisément à sa remarque sur ce qu’il appelle le « graffiti originel » qu’il décrit plus loin comme du « graffiti innocent ». Ces deux mots: originel et innocent, font jaillir dans ma tête deux images, donc deux petites anecdotes.

La première concerne le mot « innocent ». Elle date d’il y a un an ou deux et se déroule Place d’Italie. Un autocollant sur une gouttière. J’y lis: Mareck innocent style. Ce sticker est parfait car tout concorde, l’innocence du trait, l’utilisation de feutre, le lettrage et son tracé maladroit. À la seconde où je le vois je le veux pour mes archives. Bon, comme à mon habitude je prend une ou deux photos, mais là ça ne me suffit pas. L’ennuie c’est que je fais partie de ceux qui s’accrochent à cette règle qui veut qu’on n’arrache pas les stickers des autres (hum hum!). Bon on peut s’accorder une exception ou deux, mais là malgré mon envie je ne voulais pas, ça aurait tué l’innocence de la pièce. Du coup j’attends, je le guète. La chance me sourit enfin un samedi après-midi. Il se trouve que la gouttière était le long d’un café. Café qui se trouve être en travaux de rénovation. Donc ce fameux samedi, je m’en approche comme à mon habitude et là « merde! » plus rien. En refaisant la façade ils ont du nettoyer autour. Un peu dépité je scrute le lieu quand je remarque au sol un bout de papier sale et mouillé. He he he! Telle une feuille en automne le stickers était tombé. J’ai pas hésité à le cueillir. Maintenant il a une jolie place dans mon book et j’en suis super content. Ce petit objet insignifiant a pris une grande valeur pour moi du fait même qu’il soit sans prétention.

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Autre anecdote, beaucoup plus ancienne cette fois-ci. Ça se passe au croisement de la rue Gassendi et de la rue Daguerre. J’étais enfant et je n’avais aucune culture graffiti. Malgré tout je tombe face un store sur lequel je vois, écrit au marqueur « C’est 1 suicide for you ». Le « for you » était écrit différemment, il n’était pas d’origine. Mais la phrase se lisait d’une traite. Je n’y vois toujours aucun sens. Mais je suis passé devant 1000 fois et j’ai jamais réussit à ne pas la lire. C’est devenu comme un de ces slogans publicitaires. Je l’ai casé dans mon cerveau a coté d’un « Just do it » qui n’a d’ailleurs pas beaucoup plus de sens. Cette victoire de l’impacte visuelle, des mots et du lieu, sur la signification cristallise pour moi tout l’intérêt des interventions urbaines que l’on peut qualifier alors d’ « originelles ». Et ces deux exemples le montre bien. Parfois, sans raison apparente, on tilte sur quelques mots qui sont jeté sans sur le mur comme ça à la hâte.

Je suis curieux de nature. En commençant à peindre je me suis assez vite documenté. Donc forcement je me suis intéressé à la scène graffiti dite Hip Hop. Entre magazines et films l’éventail est assez riche. Pour les films je me suis fait la série des grands classiques 80’s New-yorkais. Ça m’a amusé, ça m’a marqué mais je ne m’en suis pas senti proche. En tant que colleur d’affiche et d’autocollants c’est pas facile de trouver ses références.

Heureusement le Hip Hop garde cette qualité de stimuler l’envie d’explorer d’autres pistes. Comme quand on cherche le morceau d’où provient un sample. Ahhh! Quel bonheur ce fut de découvrir Nina Simone! Donc à force d’errance j’ai fini par découvrir un reportage des plus passionnants intitulé Who is Bozo Texino. C’est réalisé par Bill Daniel. Il dure à peine une heure. Pourtant c’est très riche au niveau visuel. Je n’ai pas le vocabulaire pour décrire la qualité du noir et blanc mais il y a une certaine intensité et des petits défauts qui donne beaucoup de charme à l’image. Aussi pour son sujet. Ce documentaire expérimental s’intéresse à la culture Hobo (des vagabonds qui se déplacent de train en train à travers les États Unis). Certains d’entre eux ont pris l’habitude de marquer leur passage à la craie sur les wagons. Chacun adopte ainsi un nom et un logo. C’est intéressant que Bill Daniel ait dépassé l’image du « punk à chiens » pour y trouver des individus qui savent rester infantiles et poétiques.

On a beau rester dans le monde du train, j’y vois plus de liens avec les autocollants qu’avec les graffiti sur roulants. Surtout par rapport au format, petit, discret, le logo se perd au milieu du wagon. Le dessin s’adresse donc à ceux qui côtoient ses trains de près les Hobos ou les employés du réseau ferroviaire. Ils restent invisibles à ceux qui ne prêtent pas attention à cette culture. On sent une recherche d’identité et de reconnaissance qui se limite à ses pairs, beaucoup plus forte qu’un besoin d’être connu à tout prix.

C’est là que le mot originel revient. Quand l’éraflure vient d’une pulsion et n’est destinée qu’à soi et un petit réseau de personnes. On retrouve ce besoin de retour au source chez différents artistes lorsqu’ils s’expriment. 3615 qui parle d’originel nous rappelle Fuzi qui parle d‘ignorant. J’ai en tête le style main gauche employé par les Frères Ripoulain il me semble. Perso j’ai une préférence pour le mot spontanéité. On a encore le crackism ou le classique toy. Des expressions employées par des peintres pour en décrire d’autres. Les significations varient mais on reste sur l’idée d’un retour à une peinture/un dessin qui se définit par le geste, sans contraintes, sans complexes, sans prétention.

En ces temps de crise et d’élections sur-médiatisé ça fait du bien de respirer un peu et de donner à l’Amérique un autre visage, usé par le voyage et l’errance, souriant, les yeux plongé dans l’horizon. Une petite population qui vit en marge de la société avec d’autres valeurs. Pendant le film, un phrase apparaît furtivement, un peu comme le fameux « From here to fame » sur un wagon de train New Yorkais; sauf que là le message est à l’opposé: « Nowhere… fast ». Je suis trop attaché à mon confort pour expérimenter ce genre de vie, j’en suis très loin, mais ne serait ce que parce que même avec ce décallage je peux partager un certains nombres de sentiments avec ces voyageurs, je ne serais trop vous conseiller de voir ce petit bijou dont voici quelques extraits.



Nowhere… fast

Before reading this post, go read the article of our dear Brother Francis the Fifteenth. This is an answer/a participation to one of his idea about what he calls « original graffiti » (original as something belonging to the origin). Later in the text he even qualify this kind of graffiti as innocent. These two words: innocent and original are really meaningful to me. Immediately I have two images in my mind, and two little stories to tell you.

The first one is a flashback, one or two years ago. Place d’Italie, in the south of Paris. A sticker on a gutter where I can read « Mareck Innocent Style ». It was just perfect, everything in this little image was coherent. The use of bad felt-tip pens, the lettering, the innocence of the line and its clumsiness. I just wanted it for my archives. Of course I took a couple of pictures, but for this one time I really wanted the object. The thing is that I belong to this kind of people who don’t tear off stickers from the street. Okay, sometimes we can make an exception, but not here, it would have kill all it’s innocence. So like a fisherman I wait. It was stuck on a café which was in alterations. On a wonderful Saturday afternoon I went there to look at it one more time « Damn! » nothing left. They must have cleaned it. Totally disappointed I staid there and looked around. I saw a piece of paper on the floor, all wet and dirty. Perfect, that’s it, quietly waiting for me. Now it has a good place in my book. It get a huge value to me coming from its modesty.

Another story, way older. When I was just a kid and I had no interest for any kind of art, I saw a line tagged on the blind of a store: « C’est 1 suicide for you », half French/half English, meaning « This is a suicide for you ». That was not making any sens, but I walked in front of it may be 1000 times. Each time I had to read it, I couldn’t control myself. Exactly like a stupid motto on an advertise. I put it in my mind close to « just do it », which was as stupid by the way. This is the victory of the visual impact (coming from the words and the place) over the signification. To me this victory is the perfect example of what I enjoy in street paintings, that one could call original. These two examples underline that we can be attracted by some words thrown on the wall without any obvious reason.

I’m curious by nature. When I started to paint I needed documentation. Of course I looked at the Hip Hop culture: graffiti magazines and movies. So I watched the classic 80’s movie about New York. Pretty fun. Nothing really meaningful to me, as a sticker and poster maker it’s not so easy to find references. Fortunately, Hip Hop keeps this capacity to stimulate your curiosity and your need to explore new cultures. Like when you hear a good song and you want to know where does the sample come from. What a pleasure to discover Nina Simone! So with time, keeping my mind open I found a passionating documentary untitled Who is Bozo Texino. It’s directed by Bill Daniel. Barely an hour but really intense visually. I don’t know the specific words to describe the quality of the image, let say that the black and white is beautiful and got enough defaults to give it some appeal. Also the subject is fascinating. Bill Daniel followed Hobos (vagabonds traveling by train across the US) during years. Some of them mark their trip by writing their name or a logo on the wagon. It’s a real culture. That’s great to see beyond the bum and discover childish and poetic people.

Despite it’s still about trains, I find more links between boxcar artists and stickers than with graffiti on train. Especially because of the format, little and discrete. The drawing get lost in the middle of a wagon. Only people who live close to the trains (hobos and railroad workers) can see them. They stay invisible to the one who don’t pay attention to this culture. It seems to be a quest of identity inside of their subculture, more than a need of fame.

Original, when the scratch comes from an inside feeling, a need of expression dedicated to its author or a little group of people. Different artists speak about this need to come back to the source: 3615 speaks about original and remind us Fuzi who use the expression ignorant style. I also remember les Frères Ripoulain speaking about left hand style. Personally I prefer using the word spontaneity. One could also say crakism or the more classic toy. Different expressions to describe a drawing/painting which go back to the simple gesture, without constraint, complex or pretension.

Between the financial crisis and the American election this is so good to breath and give another face to America, a smiling face eroded by traveling, the eyes lost in the horizon. A part of the Americans got other values. In the middle of the movie, you can read some words on a train which reminded me the famous « from here to fame » on a New York subway train. Here the meaning is just at the opposite “Nowhere… fast”. I love comfort way to much to try to be an hobo, but if I can share some feelings even with this huge gap I will never insist enough to make you watch this pure moment of happiness. Now I let you watch these two extracts.

Gros plan sur Badypnose / Focus on Badypnose

Gros plan sur Badypnose

Enfin du local! Badypnose, un blase que je croise essentiellement dans le treizième. Un petit coté « attaque mentale » et un peu long qui peut faire penser à un Psyckoze No Limit. Je n’ai pas le vocabulaire technique pour parler de calligraphie. En tout cas son tag est bien propre, équilibré et énergique. Il ne joue pas sur la quantité pourtant le peu que j’ai vu m’a à chaque fois fait tilter. Discret et original, on sent un kiffe un peu perso, pas une recherche de visibilité absolue et c’est quelque chose qui devient rare! Je vous laisse apprécier cette petite sélection, une série d’autocollants qui se conclue par un mur.

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Focus on Badypnose

Locals only! Badypnose, I see this name all around my neighborhood, in Paris’s Chinatown. It sounds like a mental attack. A pretty long name which can remind you Psyckose No Limit. I don’t have all the technical words to describe the calligraphic aspect of his stuff. The less I can say is that his name is always original, energetic, clean and well balanced. They are not so much of his stickers, he doesn’t seem to be looking for attention. It must be a personal trip. And I like it, it’s something pretty rare nowadays. So, enjoy this series of picture: some stickers and a wall to conclude.

Les mains sales et les yeux dans la poussière / Deep, down and dirty

Les mains sales et les yeux dans la poussière

À force de pratiquer toutes ces activités de peinture en milieu urbain on s’habitue à avoir les mains sales. C’est un classique, alors qu’à l’origine elles sont plutôt propres. Une petite fatalité qui traduit un changement d’état d’esprit. Pour moi ça a commencé tout bêtement par la peinture. Une tâche sur la moquette, quelques gouttes sur les pompes. Ça fait chier la première fois. Et hop! Il faut nettoyer, l’acétone est sous l’évier et l’éponge à vomi du chat est réquisitionnée. Un soir de semaine, la télé en fond sonore, une forte odeur de peinture et de solvant dans la pièce, à quatre pattes à frotter en se disant « La prochaine fois je mets un sac poubelle par dessus ». La prochaine fois justement, c’est au tour du pantalon. Il est condamné à devenir le tablier du dimanche après-midi. Mais en semaine aussi on fait des bêtises. Au bout de trois jeans la penderie y est passée. Finalement c’est pas plus mal un peu de couleurs, ça donne de la vie à la monotonie du bleu marine. « Fais gaffe, ton pantalon est sale » « Non, non! C’est de la peinture. ».

Pour les mains idem. Je me revoit encore frottant consciencieusement le contour de mes ongles. Jusqu’au jour où l’association d’un vert bouteille et d’un orange m’a plu, en même temps il n’y en avait plus beaucoup. C’était peut être juste par flemme en y repensant. Bref, les mains pleine de peinture c’est une mauvaise idée, c’est pas vivable. Par contre quelques coloration au bout des doigts ça reste discret et ça part tranquillement. Voilà, on s’est habitué à la chose. Vu les couches qu’on met sur les murs c’est pas chère payé d’en avoir quelques gouttes sur soi.

Mes premiers collages se faisaient à la brosse, tenue délicatement du bout des doigts. Maintenant ça se termine souvent avec les mains pleine de colle à caresser le mur. D’ailleurs c’est exactement le même geste que je fais lorsque je pose mon autocollant. Avant pour essuyer la poussière. Après pour être sûr que les coins ne se décollent pas.

Tout ça pour dire que par cette douce acclimatation à la saleté on forge aussi son œil à apprécier différemment ce que nous offre la ville. Ce changement de regard a surement d’autres origines (culture, expérience, rencontres, curiosité, etc). D’un coup tout prend une nouvelle dimension. Si on est capable d’apprécier un graff, un sitcker ou une affiche, on arrive à trouver agréable le spectacle d’un mur fissuré, d’un peu de rouille sur une gouttière ou encore de quelques traces d’humidité… grosso modo on se retrouve souvent a avoir l’œil qui brille et à oublier l’odeur de pisse dans laquelle on baigne. D’après moi ça dépasse la beauté que l’on peut trouver dans la banalité. C’est peut être plus une capacité à trouver un certain charme à la disgrâce. Un peu comme quand on dessine un nu et qu’on cherche le bourrelet, le bout de gras, la cicatrice ou un pli de peau.

Voilà. Toutes ces explications pour justifier ces deux photos. Je les ai prise il y a deux jours en allant faire des courses. La première c’était au sol, sous un arbre. Des crottes de pigeons je pense. A Paris on a l’occasion d’en voir assez souvent. Jamais de cette couleurs. Ça m’a surpris. Pour le coup ça n’est pas facile à rendre en photo sans que ça ai l’air truqué. Ce bleu violacé était totalement improbable. Magnifique par sa rareté et son intensité. Juste après j’aperçois un graff, un chrome, un peu caché. Je m’approche. Une porte de service. Un lieu légèrement reculé de la rue. Je n’y avais jamais prêté attention. Pas beau ce lettrage. Plein de spontanéité et de maladresse. Je ne sais pas pourquoi mais je lui ai trouvé une sorte de cohérence avec le lieu.

Deux images qui me font prendre conscience que mon regard a changé. Qu’il a évolué plutôt. J’ai appris à apprécier de nouvelles choses. Comme si il y avait différentes grilles de lecture à travers la ville. Plus jeune je me demandais comment on pouvait vivre en ville sans s’intéresser au graffiti. Ils sont omniprésent, comment les rater? Puis j’ai compris que moi aussi je ratais plein de choses. En prenant conscience que je devenais sensible aux impasses un peu crades j’ai compris que la ville était riche de chose qui me touchent peu. Le meilleur exemple est l’architecture. C’est vraiment quelque chose qui ne me parle presque pas. Pourtant je comprend que ça puisse être passionnant. Ca finira sûrement par changer, mais pour l’instant je me contente de ce qui est plus à mon échelle. Comme ici, que ce soit à mes pieds ou face à moi. Ce que j’aime dans la découverte de peintures sur les murs de ma ville c’est le fait que systématiquement dans ma tête s’opère un mouvement de zoom arrière, où le graff me renvoie à son mur, puis à l’immeuble, puis au pâté de maisons, puis au quartier et enfin à la ville.

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Deep, down and dirty

With the time and the experiences coming from urban paintings I get used to have dirt on my hands. Nothing original. It became normal for most of us despite we use to be clean. This change is a discrete fatality which underline a mutation in our state of mind. For me it’s started simply with the paint itself. A drop on the carpet, another on the shoe. Damn! Time to get some cleaning supplies under the sink. « Next time I’ll protect everything with a bag from Trader Joe’s  ». Yeah, next time the drop is for my pants. Let’s keep it for the art and craft Sunday afternoons. After three jeans your closet is done. Serioulsy, is that so bad? These few colors give some life to the eternal dark blue. « Hey, be careful your jean is dirty, you dropped some food on it » « No! Don’t worry, that’s just some paint! ».

Same story for the hands. Sunday evening. The room stinking paint and solvents. The noise of the TV for background. Me, conscientiously cleaning my fingertips with the scratching part of the sponge. Until the day I saw some dark green and orange on my nails. This combination was not so bad. I decided to keep it like this. Perhaps I was just lazy. It’s really not possible to live with your hands full of spray paint. But nothing goes against some discrete drops. They will slowly go away during the week. Here it is, you’re used to it. And seriously, thinking about all the shit we put on walls, that’s fair enough.

When I remember the first times I put posters down the street, I can see myself, delicately holding the brush, being careful to don’t have any glue on my clothes. Of course I’m not going to crawl in the mud. Nevertheless I have no more hesitation to have the fist full of glue and to caress the poster to be sure that it’s flat. By the way it’s exactly the same gesture with stickers. A first caress to check if there is not too much dust, a second one to be sure that corners are stuck well.

All these words to say that by this acclimatization to dirt we also modified our look on what the city shows us. I’m pretty sure that change in the look has various origins (culture, experiences, meetings, curiosity, maturity, etc). Suddenly all your environment takes another dimension. If you are able to enjoy the view of something as « ugly » as a graffiti or a sticker what about a broken wall, a rusty gutter, moisture marks? Ruthly speaking, for some years, I had been finding myself smiling at a walls forgetting (for some seconds) that it was stinking pee all around me. This mutation in the look is not just about being able to appreciate the banality of life. It’s more about finding interest in the disgrace. Exactly like drawing a nude, you fetch for a scar, a fold in the skin, some fat or other wrinkles.

Now I can explain why I decided to show these two pictures. Two days ago I was going to the supermarket. Pure routine. On my way I saw some pigeon poo. As a parisian this is still pure routine. But this time the colors were amazing. A purple-blue. Something I’ve never noticed before. It’s hard to translate the intensity of these colors by a photo, but I surprised myself taking the camera in my pocket and shoot at it. Few meters away I found a graffiti. It doesn’t seems to be new but I didn’t see it before. Ugly letters on a discrete back-door. I don’t know… may be the atmosphere, the spontaneity, the moment, something seemed coherent to me. Once again my camera went out of my pocket.

Doing it twice in ten minutes made me understand that I changed. Some years ago I don’t think I could find some beauty in poo or on a cracked-graffiti. It’s like an evolution in my mind. I don’t feel like I’m no more able to appreciate the same things, the range is just larger. I use to find unbelievable not to see graffiti when you are in a city, they’re everywhere, so visible. Then I wondered if I was not missing a part of what the city give to us. By being sensitive to dark streets I understood that the city is rich of things that I don’t pay attention to. Example: architecture. Certainly because I stick to things which are at my scale. But I know this is something which deserve to be known, it’s too early for my mind. What I like in human size views (like a painting right in front of me, or poo between my feet) is the capacity of the human mind to operate a zoom out movement: the wall leads me to the building, then to the block, to the neighborhood, to the city!