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Riso Print Gocco B6 / End of a story

Riso Print Gocco B6

Le vendeur m’avait prévenu, les accessoires ne sont plus produits, difficilement trouvables et quasi-uniques. L’essentiel de cette machine est donc irremplaçable. Cette expérience était dors et déjà vouée à mourir. Je m’étais donc promis que lorsque ça arriverait je dépenserais mon énergie à passer a l’étape supérieure: la sérigraphie, plutôt que de m’attacher a ma petite Gocco pour amateur. La mienne est jaune. L’aura qui en émane et la valeur que je lui donne me fait un peu penser à la frénésie qui est apparue depuis quelques années pour les Polaroïds. Un objet voué à disparaitre, qui a un parfum d’enfance, un contre pied totale aux innovations de la technique.

La démocratisation des appareils photos numériques a surtout permis à ses utilisateurs d’être totalement décomplexés et libres au moment d’appuyer sur le bouton. Le stress des 24 poses a laisser place a la question “Au fait, t’as combien de giga la dedans?”. La pression de la photo raté a été remplacée par la cérémonie des 15 prises quasi identiques. La visée, le nez collé au carton du jetable, grimaçant, un œil fermé, à entendre sa respiration, donnent aujourd’hui un exercice de composition sur l’écran, avec tout le recul nécessaire et la possibilité de zoomer. L’attente interminable et la crainte de l’autocollant “non facturé” a été oublié le temps que la barre de chargement disparaisse.

L’objet parfait, l’objet parfaitement en phase avec son temps, l’objet par lequel se cristallisent bon nombre de nouveaux comportements: principalement le refus de la décision et le manque de modération. Quelle libération de ne plus avoir à réfléchir sur sa prise de vue, mitraillons! Même le choix de la bonne photo est obsolète, le disque dur reste si long a remplir. Quitte à ne plus regarder les images et à les garder par plaisir de les avoir.

Ironique et mauvaise langue? Non, pas tant que ça. Le plaisir d’ouvrir un blog, de partager ses images, son point de vue, d’attendre quelques réactions, d’entrer en contact avec un semblable et d’interagir même à distance, est désormais accessible a tous. Le pouvoir de s’amuser pour pas grand chose. J’en suis a 12 000 photos et ça ne m’a couter qu’un noël et un jeu de piles rechargeables. Au centre aéré ça m’ennuyait profondément d’avoir à apprendre à faire un nœud de huit avant l’activité escalade, alors que mes yeux ne lâchaient pas une seconde les prises colorées du mur, là bas au loin. Alors là, pour une fois qu’on peut se distraire aussi facilement. En plus, même pas besoin d’être bon, il y a des compliments à tous les niveaux. C’est mortel! Un de ces bons petits plaisirs, bien égoïste, qui n’implique pas son lot de responsabilités. Il en reste peu. Il m’a fallut près de 12 caries pour comprendre que le sucre avait aussi des inconvénients.

Après il y a le charme, l’aura de Walter Benjamin. Comme le plaisir du geste et de l’action pour un taggeur. Le moment, unique destiné à disparaitre. La rareté charge l’instant d’un pouvoir de séduction. A l’air du numérique la multiplication mécanique de l’objet d’art s’est changée en dématérialisation de l’œuvre. On consomme. Pour nous ça donne cette gourmandise de l’image. Une sélection pointue de blogs, de quelques sites, sans parler des hasards, des parties de pêche, des chasses au trésor. Chaque jour au même moment, le matin ou en rentrant du boulot, un verre de coca et une musique de fond. Trente minutes, une heure, peu importe. On zappe/clique, ça va à toute vitesse…

Arghhhhh! Je m’égare encore. Là ou je voulais en venir c’est qu’au milieu de cette ruée vers l’or du numérique, le Polaroïd a pointé son nez et en a séduit beaucoup. Alors que l’objet est bien loin des possibilités qu’offre notre époque. Le plaisir qu’il promet est simplement différent. Plus rare il fait appelle a la patience et a la curiosité. Il garde l’immédiateté du résultat (ce qui fait d’ailleurs toute sa particularité), mais se distingue avec son tirage unique. Avec la Gocco c’est un peu pareil. Un objet vieux, en plastique et qui grince. Elle permet de faire des sérigraphie de petite taille (11×15 cm) à la maison. A l’origine elle a été conçue pour faire ses propres cartes de visite ou cartons d’invitation. Moi j’y ai vu l’objet parfait pour faire mes autocollants. Même si leur fabrication garde un aspect mécanique je les trouve à chaque frappe différents; les couleurs bougent et le résultat est truffé d’imperfections. Un dessin, répété quelques centaines de fois certes, mais tellement plus chaleureux qu’un jpeg tiré numériquement.

La boutique qui me fournissait les rares écrans et globes nécessaires pour produire de nouvelles images est en pénurie d’accessoires pour Gocco. Mon aventure avec cette machine se termine donc. Et comme un dernier rebondissement, une découverte. Au fin fond du Kentucky, en visite chez de la famille, dans la maison d’un ami d’ami, autant dire un inconnu, sous un meuble, une boite argentée: une print Gocco B6 bleue toute neuve. Là je me suis mordu les lèvres de jalousie puis j’ai bénie la magie des appareils numériques. Une série de photos disponible dans cette album. J’attirerais votre attention sur une des pages de la notice explicative qui me laisse perplexe quant à sa mise en pratique.

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Le contenu de la VHS n’est pas reste mystérieux bien longtemps, Youtube nous fournie ces deux petits bijoux de ringardise. Appréciez l’habillage musical.

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End of a story

Really too lazy to make a translation. Roughly speaking I’m saying that the present is cool because it makes us feel like we live in the future. Sometimes things are too easy to obtain, and that wastes the beauty of the act. The print Gocco produced by Riso is comparable to the Polaroid. An old plastic object which is really attractive nowadays, may be (in part) because it is going to disappear.

Oscar Grant / RIP

Oscar Grant

22 ans, père d’une fille de 4 ans, il travaillait comme boucher dans un super-marché. La nuit du nouvel an une bagarre éclate dans une station du Bart (l’équivalent du RER, qui dessert la baie de San Francisco). La police du Bart arrive sur les lieux et arrête tout le monde, dont Oscar qui se retrouve entouré de plusieurs officiers et allongé sur le ventre. L’officier Johannes Mehserle sort son arme et lui tire dessus à bout portant. La scène est filmée par quelques téléphones portables. La vidéo se retrouve sur internet. La bavure choque et émeut la population, principalement a Oakland et SF.

Quelques jours plus tard une manifestation est organisée. Comme souvent quelques excités rejoignent la foule et une émeute éclate. Rien de monstrueux, quelques vitrines cassées. La police est assez efficace. On entend les hélicoptère au loin, ils nous permettent de suivre l’évènement en direct à la télé. Une centaine d’arrestation s’en suit. L’émotion est grande, l’atmosphère tendue. Je passe sur tous les rebondissements de l’affaire. Finalement Mehserle est inculpé pour meurtre, puis il est libéré sur caution. Les rassemblements se répètent en centre ville. Certains réclament l’émeute. L’affaire suit son cours et l’attente de la condamnation est palpable.

Pas facile de faire un billet sur cet évènement tragique sans tomber dans le pathos, les maladresses ou la démagogie. Je préfère lui rendre hommage en relayant les interventions qui ont fleuries dans la rue. Du portrait photocopie dans les vitrines des magasins, au pochoir en passant par des tag RIP. Beaucoup de choses qui laissent croire que son nom restera dans la mémoire collective, ici, et qu’il risque de réapparaitre de temps en temps.

RIP

Oscar Grant, 22 years old, father of a 4 years old daughter. He was working as a butcher in a super-market. During the night of the new year a fight started in a station of the Bart (Public transportation train of the Bay Area). Bart police arrived and arrested a bunch of people. Oscar was arrested too. Some officers around him, he was first sitting down trying to cooperate, then an officer pushed him on the ground. The next seconds, officer Johannes Mehserle pulled out his gun and shot him. The execution was caught on video by phones and visible on internet. People are shocked and moved, especially in the Bay area.

Some days later a walk was organized. Like often a minority turned it into a little riot. No big deal. Some windows broken. Police was pretty efficient. We could hear the helicopters over Downtown. The scene was broadcast live on television. One hundred arrests. Heavy atmosphere, a lot of emotion around here. Several events happened in this case. Finally Mehserle is accused of murder. Recently he was released on bail. Manifestations continued. Some are waiting for a riot to start. The case takes its course. People seem to be waiting for a strong justice decision.

It’s not easy to make a post about this sad event without being demagogic, tactless or falling in pathos. The best tribute to do is to relay some of the interventions which appeared in the street. From the portrait on shops windows to a RIP tag. His name is now in the collective memory, I bet it’s going to reappear sometimes.

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George / Where’s George

George

Dimanche dernier dans une sandwicherie vietnamienne. Je cède comme souvent a mon péché mignon, un BBQ Chicken sandwich. Je paie avec un billet de 5$, on m’en rend la moitié. Sur l’un des billets je remarque une inscription. Curieux de nature je n’oublie pas de m’y attarder en rentrant chez moi. Sur ce billet de 1$ a l’effigie du président George Washington je lis “WheresGeorge.com”, sur l’autre face (juste en dessous du fameux In God we trust) un second coup de tampon m’indique que ce billet est référencé.

Le temps de lancer Firefox, me voila sur le site en question. On m’invite a entrer le numéro de série de mon billet et hop je peux suivre son parcours jusqu’à moi.

A dire vrai ma prise n’a pas été si folle. Référencée une seule fois avant moi dans la même région. Peu importe, je trouve ce jeu tout simplement GÉNIAL. Une série de billet est marquée, puis jettée dans la nature. Chaque personne qui se prend au jeu peut référencer où et quand il a eu un des billets en main. Google map aidant on peut ensuite voir le parcours de ce dollar a travers le temps. Un peu comme si on se renvoyait des bouteilles par mer interposées. Sauf que la tentation de garder l’objet pour son aura est moindre. On finit par craquer et par dépenser son argent, le jeu peu ainsi continuer. Et puis forcement ça m’a fait penser a Où est Charlie? et je me suis senti chanceux comme un cocu d’avoir eu un des exemplaires en main. Et en ces temps de crise, si on peu s’amuser avec l’argent, même s’il ne s’agit que d’un dollar, autant en profiter.

Pour ceux qui veulent en savoir plus il y a des vidéos sur Youtube et quelques exemplaires sur Flickr

Sur ce bon week end.

Where’s George

Last week. Walking through Chinatown. As usual I can’t resist to go to my favorite Vietnamese place for a (delicious) BBQ Chicken Sandwich. I gave a 5$ bill, I got half of it for change. On one of the bills I noticed a weird mark. Once home I looked at it again. (I can be pretty curious sometimes.) On one side of the bill I read “WheresGeorge.com”. On the other one another a stamp mark that said that this bill is referenced on the website. Two minutes later I’m on and they invite me to enter the serial number of my treasure.

To say the truth, the bill I found didn’t give me such a crazy result. But I just LOVE this game. A series of bills are marked, then released in the public. People buy stuff, get change, etc. The money moves really fast. If people notice the stamp the can play the game. Then Google map provide you a precise map, where you can see where and when your bill has been. It’s a big bottle at the sea game. Of course you can think about Where is Waldo. The fact that money is the medium is perfect, people keep using it. And especially during this time of financial crisis, what a pleasure to play with money, especially when it’s so cheap to play.

For those that want to know more, there are some videos on Youtube and some examples on Flickr

Have a good week end guys!

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Gros plan sur Adam Infanticide 2 / Focus on Adam Infanticide 2

Gros plan sur Adam Infanticide 2

Insolent, prétentieux, gratuit, méchant et drôle. Bref, tout sauf lisse. Ça fait du bien de croiser ces mystérieux autocollants signés d’un cœur. Certains font rire… un peu comme une blague raciste. Ça rappelle a quel point le politiquement correct est répandu. Voila une petite sélection de ce que j’ai pu voir depuis un mois entre Oakland et SF.

Focus on Adam Infanticide 2

Itchy, insolent, mean and fun. Not consensual one second. What is the mystery hidden behind this lovely little heart? I don’t know but they make me laugh, like certain racist jokes. This kind of apparition in the streets of Oakland and SF remind me how powerful is the politically correct here! Enjoy!

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O’mnipresident / O’kland

O’mniprésident

Je reprend l’expression qu’on attribue a notre chère Zy. Autant notre petit Nicolas se répand dans les média (alors forcement on soupçonne les journalistes d’être complice) autant O’ est placardé un peu partout par la population elle-même (et là on s’inquiète un peu)! Je regarde pas trop la télé et les seuls journaux que je croise ont Britney ou Oprah en couverture. Par contre dans la rue –et là je peux me vanter d’être attentive- le président élu est partout.

Forcement ça parait con à dire à deux jours de son investiture, mais ce phénomène date de la campagne. Son visage, son nom, son slogan se voient aux fenêtres d’appartements, en poster sur les maisons, plantés dans le gazon du jardin, en autocollant sur le par-choc des voitures, dans les vitrines des magasins, etc. Bref affichés un peu partout. J’aurais pas apprécié me retrouver face a face avec un politique a chaque fois que je descend acheter ma baguette; a vrai dire je ne sais même pas si ça serait très légal. Ici pas moyen d’entrer dans une boutique sans tomber sur un poster, un calendrier, une article de presse, une pancarte pro-Obama. La population en attend beaucoup, voire trop. Personne ne se pose en contradicteur, aucune modération, aucune critique de la part des citoyens.

Bien sur on pense à l’image d’Obey pour la campagne, la fameuse. Celle qui reprenait les code de la propagande soviétique pour être recyclée en… attend un peu, il est ou le détournement? c’est utiliser a des fins politique cette fois ci. J’avoue que je suis un peu perdu. Du second dégrée? Du troisième dégrée? Un retour a l’envoyeur? Je n’ai pas de grandes connaissances en histoire contemporaine, je me souviens juste d’avoir entendu une analyse de mai 68 comme la victoire de l’image sur les mots. C’est par l’image que les idées ont été véhiculées, par la sérigraphie qu’on les a multipliées, par les gens qu’elles ont été consommées. Ce qui me gène avec le design de Shepard c’est le manque de sens. J’ai l’impression qu’on vient de passer à une nouvelle étape. La victoire d’un type d’image sur un autre. J’aurais du mal a y mettre des mots. Quelque chose qui tient a la facilite ou a la séduction. Faut dire que ça a de l’impact. J’ai même offert un t-shirt a mon père, il en jette grave! Mais je n’arrive toujours pas à savoir ce que je regarde: un président, un tas d’illusions, une images pleine d’impact, un message, une mascarade, un André the giant des années 2000.

Je me réveille un peu tard a ce sujet donc j’imagine que tout le monde a sa petite idée (et elle m’intéresse, alors “vas-y kid lâche un com”). Ce qui m’a titillé c’est la nouvelle campagne de la marque Obey. Je parlais de manqué de sens, la c’est le summum. Aucune adaptation a son objet, il fait passé son sujet à travers sa petite machine et il en ressort une image quasi identique. En gros on enrobe n’importe quoi/qui dans des aplats bleus, blancs et rouges, on vectorise le tout et on obtient une nouvelle cause. Quelque soit le sujet le résultat obtenu est le même. Élis un chien ou adopte un président! C’est la même (comme on dit). Obey, Hope, Adopt… tout se confond. J’ai l’impression que le mot qui en ressort c’est Absorbe.

O’kland

I’m always surprised to see how much Obama’s image is visible. Everywhere I go I see him. In France we reproach to the media to speak all the time about Sarkozy. I’m not into newspaper or television so I can’t say anything about it. But I’m really fond of what I can see in streets. The leasr I can say is that the future president is omnipresent. But not so much because of the media, most of the time it is the people who choose to show their support. The problem –to me- is the medium and its location. The public spaces are full of O’ (you can notice my really clever play-on-word O’kland). Of course you’re gonna say that two days before his inauguration I’m dumb to complain about this phenomenon. In fact it’s like that since the campaign and even after his victory. Posters on houses, pictures at apartment windows, bumper stickers, also in store’s windows and even inside of stores. No way to do the groceries without seeing him on a calendar, a newspaper article, a sticker, a drawing. People found in his image the perfect medium to crystallize all their hope, to get rid of their frustration after 8 years of Bush. Fair enough, just a little bit worrying for the future.

Of course we got Obey’s picture in mind. After months I still don’t know what this is representing: a candidate, a president, hopes, a new version of Andre the giant, a really well done picture, a nice illusion? Yes, this image is efficient, full of impact. And especially because it’s still popular after the election make me think about it’s real meaning. Using the code of sovietic’s propaganda for the president of the USA is kinda weird. Artistically full of questions. What really annoys me is the lack of sense for such an important picture. Especially given the brand new campaign of Obey. For pets. Using exactly the same codes. Giving the idea that you can take any subject, draw it in red, white and blue and make it you new cause. Giving the idea the the core/the real purpose of your engagement is not its subject, it’s its image. Elect a dog, adopt a president! Everything is confused. Obey, Hope, Adopt the only word which appear to me is Absorb!

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