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Ephéméroptère / Eternally unstickable

Ephéméroptère

Depuis quelques temps on a comme l’impression que la pub s’approprie l’esthétique urbaine et que le bourgeois s’encanaille. On peut le voir au niveau du graffiti avec des pubs super idiotes, comme celles pour 1664, les crêpes Wahou, ou encore Virgin « Get Busy ». Mais on constate aussi ce recyclage dans les outils employés, qui ont tendance à devenir ceux utilisés généralement par la culture de rue. Là je pense principalement aux pochoirs au sol qui annoncent maintenant la sortie d’album de musique et aussi les stickers, souvent pour des albums de rap et pour plein d’autres conneries. La pub, qui ne se gène pas pour modifier nos paysages avec des affichage de masse parfois illégaux essaie de ne pas franchir la ligne du vandalisme, enfin je devrais plutôt dire qu’elle cherche à faire du vandalisme « gentil »: affiches agrafées, peinture mais juste au sol, autocollants… Elle ne se soucie pas de rester des lustres, le but c’est d’être vue dans l’instant puis consommée.

En même temps, est ce aussi manichéen? Est ce que c’est le vilain monde de la publicité qui est venu sucer la nuque des innocentes cultures urbaines? Je pense qu’il y a plein d’échanges et de mélanges entre ces deux mondes. Après tout, les peintres ont depuis longtemps su recycler les outils que la société industrielle mettait à leur disposition. Pour ne prendre qu’un seul exemple on peut penser à l’emploie de la peinture acrylique qui est passé de l’industrie à une utilisation artistique. Un exemple qui nous concerne plus est l’emploie des autocollants. A l’origine on les trouvait un peu partout sur les objets manufacturés, sur les emballages ou encore à titre signalétique. On peut également penser aux bombes aérosols qui existaient bien avant le graffiti. Bref, ça ne va pas que dans un sens. En fait le changement que je remarque depuis ces dernières années c’est que la pub, cet outils capitaliste qui était déjà bien présent dans nos rue, s’attaque désormais aux (petit) supports utilisés habituellement par les colleurs d’autocollants.

Il y a un an ou deux Dim (les slips) avait lancé une petite campagne dans les rues parisiennes. En quelques jours on a vu apparaître sur nos murs, nos cabines téléphoniques et nos gouttières un charmant sourire coincé entre une frange et une bretelle de soutien gorge. Un sticker? Pas vraiment. C’est ça qui était rigolo, c’est que l’objet était une petite étiquette au dos plastifié. Un plastique apparemment spécial, dont la conception me dépasse, mais qui avait pour propriété d’adhérer au surfaces (surtout lisses) et d’être repositionnable à l’infini. Vu que ces « re-collants » squattaient les mêmes spots que les autocollants j’ai vite pris l’habitude de les récupérer… puis même de les chasser. A force j’en ai eu une petite quarantaine. C’est marrant comme les gens qui ont les mêmes pratiques développent les même réflexes. En en parlant plus tard j’ai appris que d’autres acteurs du monde du sticker avaient leur petite collec’.

Dans cette idée de récupération à ramification, je me suis dis qu’il fallait bien en faire quelque chose. L’idée n’est pas compliquée, j’ai juste récupéré l’objet que j’ai transformé à l’effigie de mon insecte. Outre le recyclage d’un outil publicitaire, ce ré-emploie permet de se jouer de plusieurs aspect du collage, puisqu’il y insère la possibilité de décoller sans détruire. Que ce soit l’appropriation du lieu, sa dégradation potentielle, le rapport au spectateur et peut être aussi le rapport aux collectionneurs/arracheurs.

J’ai remarqué que les critiques négatives vis à vis du stickers (et même celles concernant les affiches) sont plus liées au caractère transgressif « Vous avez une autorisation pour faire ça? » plutôt que sur ce que rerésente l’image. C’est le geste qui dérange. Et l’audace de celui qui l’ose. C’est le fait d’apposer sa marque de façon presque indélébile (on s’entend bien, ça reste extrêmement relatif) qui gène plus que la marque elle même. D’ailleurs on retrouve ça avec les tags; 3615 peut en parler beaucoup mieux que moi. Les tags à la craie ont tendance à rester assez longtemps. Alors qu’un coup de marqueur va être nettoyé systématiquement. C’est le caractère potentiellement éphémère qui donne donc à l’inscription son indélébilité. Je trouve ça toujours fou de voir à quel point les gens sont conditionnés, jusqu’à ne plus être capables de voir une image et de n’y voir plus que son statut. Alors voilà; je tente l’experience du sticker « gentil » et non transgressif qui se joue de toutes ces questions. Pour l’occasion je vais même baptiser ce nouvel objet: autocollant à la craie.

dim 1

dim 2

dim 3

rue 1

rue 2

rue 3

rue 4


Eternally unstickable

Okay guys, I’m pretty lazy to make a real translation of my text. Let say that since a while, advertising companies seem to enjoy recycling street cultures. First of all you can see it by the direct use of Graffitis in ads, most of the time in a stupid way. But something which is more interesting to me is the apparition of a new kind of campaign. This time advertising companies use tools usually owned by the street cultures. Now you can often see stencils to announce a new music album, stickers for a hip hop mixtape and a lot of other bullshit. Ads which don’t hesitate to change our landscapes with their tones of billboards (sometimes illegally) are still too shy to pass the border of street vandalism. Or should I say that ads decided to do vandalism but in a light way. They use paint only on the floor, clasped posters, stickers…Their goal is not to stay a long time, it’s just to be seen on the moment to be consumed right after.

Is the absorption of a culture by another so Manichean? I think that there are a lot of connexion, in many ways between underground cultures and advertising methods. In a larger way you can notice a lot of exchange between industry and art, like the use of acrylic paint by artists. My point is that for a while ads are taking the spots which were used by sticker artists, the little spots that no one care usually. The purpose of this text is linked with a particular object, made for an advertising campaign. It’s looking like a stickers, but the back is not glued, it’s a weird plastic. I don’t know how but this plastic is able to adhere to any surfaces (especially the flat ones). You can take it off and on again, as soon as it’s clean it keep working.

Two years ago, Dim (an underwear brand) started putting these plastic-stickers on phone booths, gutters, posts. I noticed them quickly, because there were exactly where my eyes look (hoping to see new stickers). So I started hunting them. Actually I heard later that other people who make stickers had a collection of them.

In this idea of multi-recycling culture, I thought I had something to do with it. The idea was pretty simple. I just put my logo on them. Because these objects can be removed without being destroyed, it’s a way to play with the (sociological/artistic) questions of appropriation of a place, its potential deterioration, relationship with a public, relationship with collectors/tearer, the ephemeral, the trace.

Doing my stuff I noticed that most of the negative criticisms were coming from the act of transgression, more than the image itself « who allowed you to stick it there? ». The gesture annoys the critic as much as the audacy of the one who dare doing it. People don’t seem to be so much pissed by the mark/track/trace. Nothing but its statute seems to interest them. Our dear 3615 can speak about it way better than me, chalk tag can stay forever whereas ink ones which are removed in a couple of days. I’m always amazed by how people can be conditioned, until not being able to look at an image without seeing anything but a transgression. Finally the ephemeral potential of an image gives it all it’s indelebility. In this spirit I decide to baptize my re-use of the Dim plastic stickers: Chalk-stickers!

Charlie est à la maison / Waldo’s home

Charlie est à la maison

Vous vous souvenez des Charlie? Pour ceux qui n’auraient pas souvenir de ce petit projet, je le résume en vitesse: il s’agit d’une série de100 stickers à l’effigie de Charlie (de Où est Charlie) répartis au hasard dans Paris, tous réalisés en sérigraphie puis numérotés à la main. Un entête invite les passants à retrouver tous les autres. Encore une fois je recycle une ancienne vidéo pour illustrer mon propos http://www.youtube.com/watch?v=Tntd5WdGqmc .

Ça doit faire un peu plus d’un an que j’avais fait ça. De mémoire j’avais fais les stickers en deux après-midis. J’avais fait le collage assez vite pour être sûr qu’il y en ai bien 100 au même moment dans la rue. On va dire que j’y avait passé une petite semaine. Certains ont sauté assez vite. Je suis quand même assez content car les survivants sont plutôt nombreux et c’est les intempéries qui se chargent de les user. J’pense pas qu’il y ait eu de vrais joueurs (à par peut être Dubwise qui en avait retrouvé pas mal), les quelques personnes qui m’ont rapporté en avoir trouvé étaient tombées dessus par hasard. De toutes façons je finirais par relancer une partie sous une forme ou une autre.

Bref, le numéro 01 était collé dans un coin du treizième. L’inempêchable routine de la vie fait que j’ai été amené à passer régulièrement devant depuis son collage. En plus du plaisir de créer, un moment plus rare est celui de voir son autocollant vieillir sur le mur, résister au nettoyage et se faire user par le soleil, le vent, la pluie et la pollution. Je ne sais pas quelle propriété chimique est à l’origine de se phénomène mais il se trouve que des couleurs que j’utilise avec ma Gocco seuls le bleu et le noir résistent au temps.

Quoiqu’il en soit, au printemps dernier je remarque que mon Charlie numéro 01 a pris un sacré coup de vieux. En quelques jours je vois qu’il se décolle par le haut. Normalement je ne triche pas, ce qui appartient à la rue est destiné à y mourir. On va pas non plus s’interdire quelques travaux de rénovation de temps en temps. Merde! C’est le premier de la série, c’est symbolique. Un dimanche soir, un rouleau de scotch dans une poche, et un tube de colle dans l’autre je pars à sa rescousse. Pas de pot il pleut des cordes. C’est foutu pour le re-collage, mais j’étais déjà dehors, autant aller voir. Apparemment je suis arrivé pile au bon moment. La pluie était en train de l’aplatir et de le faire glisser le long de la paroi. Il était vraiment foutu pour le coup, tout retourné le vieux Charlie. Je décide de le récupérer. C’est pas facile, même quand il semble prêt à partir il y a toujours un coin qui veut pas se décrocher. Ou j’dois manquer de technique pour l’arrachage propre.

Heureusement j’avais de la réserve. A peine rentré je sors mes archives. J’en retrouve un avec de bonnes couleurs. Je le numérote. Par honnêteté vis à vis des joueurs… non en fait c’est surtout pour le fun, j’inscris « Réplique » dessus. Et histoire de garder les couleurs un peu plus longtemps j’le protège avec une couche de scotch. Le lendemain il était replacé. Il n’y a pas plus anecdotique que cette histoire, elle n’a vraiment rien d’incroyable mais j’y repense souvent. J’en ai quelques unes comme ça. J’me dis qu’on en a tous dans le même genre. Des trucs très différents mais qui nous surprennent toujours. C’est parfois même des interactions avec d’autres gens, par murs interposés ou en vivant.

Finalement je ne m’étais pas trop mal débrouillé dans mon décollage, après séchage j’ai mis l’original, dans un cadre. De près on peut voir qu’il a pris du relief. On voit que le papier a été usé que les couleurs sont passé. Il est tout gondolé et trône sur mon mur au dessus de mon bureau. Comme un soldat rentré à la maison.

charlie 1

charlie 2

charlie 3

charlie 4


Waldo’s home

Remember Waldo (Charlie for the French)? For the ones who don’t I can summarize it in these few words: it is a series of 100 silk screened stickers representing Waldo (the character from Where is Waldo), numbered one by one with my hand then stuck all over Paris. Once again you can re-use my old video http://www.youtube.com/watch?v=Tntd5WdGqmc to refresh your mind.

It must be something like a one-year-ago project. I guess it took me a couple afternoons to make the stickers. I absolutely wanted to have the 100 at the same time in the street. I had no idea how long time they will stay. It had kill me to see some already gone before that I even finished to stick the whole thing. We can say that I needed a full week to finalize the project. Of course some get cleaned the next days. But I’m pretty happy, a big part of them stayed/are staying in spit of the city life (people and buff). Now the bad weather is taking care of them. Getting old is the best proof of the fact that you’re alive. I doubt there were real players (even if Dubwise found a good number of Waldos), the few ones who told me they saw some found them by hasard. Never mind, I’ll certainly start a new game in another way.

Here is the core of this text. The number 01 was stuck in the ’13ème arrondissement’ of Paris. The unavoidable routine of my life made me walk by it regularly. Time after time I noticed it getting erosion. For a mysterious reason, whatever are the colors I can use, with time they become always black and blue. It was fun to see this phenomenon step by step.

Nevertheless, last spring I noticed that Waldo #01 was looking really bad. In a couple of days the upper part stopped sticking, the sticker was falling on itself. Usually I refuse to cheat, what belong to the city must die in the street. Come on! I’m not so stubborn. Sometimes it’s cool to restore an old piece that we enjoy. Next sunday, I was putting scotch tape in a pocket and a tube of glue in the other. No luck, it was raining. I was already on my way, why not having a look at it? The rain was strong, I found the stick sliding on the side. So I decided to take it back home. That’s not an easy job, or may be I need practice.

Fortunately I had a lot of other Waldo stickers quietly waiting. As soon as I was back home I found a good one, looking like the original (similar colors, really clean, a little default in the text), certainly close in the fabrication. I put the number. To be fair with the players… no I’m kidding, actually just for fun, I wrote ‘Réplique’ (replica in English) on it. To use what the time taught me I protected the colors under a layer of scotch tape. The next day Waldo was discretely replaced. This is may be the most anecdotic story ever, nothing incredible in it, but I think about it really often. I got some other stories like this. Some tales from the sticking activities. We all have some of this kind. Various stuff which are still able to surprise us. It can even be interaction with people, in live or on the wall.

Finally my un-sticking was not so bad. I put the original Waldo #01 under a frame and put it over my desk, in my room, to see it everyday. It’s like enjoying the presence of the back-home soldier.

Le plaisir de créer / To do, did, done

[ NB: Afin de manifester mon attente d’un nouveau post de Frère Francis le Quinzième qui délaisse un peu son blog (certainement au profit de sa vie sociale) j’adopte la philosophie One post a day keep the doctor away … alors add me et lache tes coms!!! ]

Le plaisir de créer

Fatigué des insectes, sans pour autant en être écoeuré j’ai, depuis cet été, expérimenté de nouvelles formes à coller. J’ai essayé de regrouper plusieurs idées que j’avais, que ce soit purement visuel ou sur le procédé de fabrication.

Au départ quand j’ai commencé à faire du stickers c’était dans l’idée (entre autres) d’une invasion d’insectes sur la ville. Du coup j’ai opté assez vite pour la répétition de mon logo par un procédé manuel (parce que c’est le cœur d’une véritable création d’après moi) mais qui permettait aussi de produire en quantité. Avec le temps je me suis éloigné du simple logo poché à la bombe pour m’amuser avec les formes et travailler sur une image. Walter Benjamin parle très bien du besoin de l’unicité ( hinc + nunc ) de l’objet d’art et je m’accorde en partie avec sa vision. Pourtant j’aime la répétition qui est une composante importante de l’identité de la plupart des peintres de rue.

J’ai donc dans un second temps cherché à faire des stickers tout en trouvant un équilibre dans cette opposition ancestrale qualité/quantité et même entre répétition/unicité. Avec la sérigraphie j’ai compris que je pouvais produire en quelques centaines d’exemplaires la même image. Les encres donnent aux images un caractère artisanal donc concret. Sur quelques modèles je me suis laissé un espace vide dans lequel je pouvait inscrire un mot/titre, ce qui rend chaque autocollant unique.
( http://futuristick.free.fr/index.php rubrique Autocollants pour les exemples)

Le problème de cet été c’est que je cherchais à créer une image unique dans sa forme même, mais que je puisse produire en série. On peut penser à Phot, Akso ou encore 3615 (notre chère Frère Francis) qui sont capables de faire des stickers un à un, au Posca, en bonne quantité. J’adore le résultat et le processus créatif, j’adore aussi me dire qu’ils ont passé un temps certain sur la plupart de leur pièces. Mais bon, j’ai pas cette patience, ou peut être mais elle est différente. A force de recherches j’ai fini par trouver mon équilibre. Je voulais créer des personnages, des petits bonshommes gesticulants, à l’humeur changeante. Une silhouette faite au pochoir, un corps qui laisse transparaitre ce qu’il renferme (organes et os) cette fois ci au Posca.

Ressemblance, différence, répétition, redondance, multiplicité, changement, constance et bla et bla et bla. Beaucoup de mots, beaucoup de réflexion pour de petites images qui restent sans grande importance. Surtout que mes autocollants sont plastifiés, pas d’absorption de la peinture donc l’acrylique ne résistera pas longtemps à l’usure. C’est comme ça que j’arrive à ne pas me lasser de faire du stickers, je prends une grande partie de mon plaisir dans tout ce qui se passe avant le collage lui-même. Et pour le reste advienne que pourra!

acrylique

pochoir

poché

groupe

posca

boys band

rue

culture

To do, did, done

This summer I felt kinda tired to paint insects all the time, but I’m really not fed up with them, just need to breath a moment. So I decided to make some experimentations, to try to paint new forms. It was time to regroup some ideas I had for a while. To me the image is as important as the creative process itself, I wanted to do something original.

Years ago, when I started doing stickers my main idea (among some few others) was to invade the city with my insects. Therefore my goal was to repeat my logo in huge quantity but always hand-made (to me that’s the core of a real creation). Time after time I left the spray cans and my stencils to work on the creation of precise images. Walter Benjamin got a pretty clear vision of unicity in art ( hinc + nunc ) and I agree with most of what he said about it. Nevertheless I love repetition. To me that’s a big element of most of street painters’ identity.

In a second time I tried to find a good balance in the mainstream oppositions quality/quantity, unicity/repetition. I found a lot of answers with the silkscreen process. The inks are so powerful that they give to the drawing an aspect way more palpable than a numeric print. The pleasure of art and craft. Also you can repeat your drawing couple hundred times. I tried to leave some empty spaces on my screens. Like this it was possible to write a word/title on the top. Stickers were looking alike according to the drawing. By the color you could fine some variety. The word gave them unicity. ( http://futuristick.free.fr/index.php click on Autocollants to see some examples)

My issue this summer was coming from the fact that I wanted to get the unicity from the drawing itself and to product it in series. You can think about Phot, Akso or 3615 who are able to make a lot of stickers, patiently, one by one, with Posca markers, in a good quantity. I love the result and the creative process. It’s good to think about it when you look at one of their piece. But I don’t feel like I have this patience, or may be I’m patient too, but not in the same way. Time after time I found a good balance. I made gesticulating characters, each of them have a different mood, a different expression on the face. A silouhette made with a stencil and acrylic paint. A body which let visible its inside (organs and bones) made with a Posca marker.

Similarities, common points, difference, repetition, redundancy, multiplicity, changes, constancy and bla and bla and bla. A lot of words for little images that one could think insignificant. Especially knowing that I used plastic stickers, which means that the paint won’t stay for good on them, in a few time my little army is going to disappear under the city life (dust, people) and the bad weather. All that to say that if I’m still motivated to have this childish activities, it’s because I take a lot of of my pleasure in all the steps preceding the street sticking. For the rest, come what may!

Gros plan sur Hao / Focus on Hao

Gros plan sur Hao

Voilà, il est temps d’être moins narcissique et d’ouvrir ce blog à d’autres faiseurs de stickers. Comme j’ai essayé de le montrer dans les autres articles, j’ai un vrai attachement à l’autocollant en tant qu’image mais aussi en tant qu’objet. C’est comme ça que je les regarde, en m’en approchant, en en appréciant les finesses et en les touchant. C’est pourquoi mes photos se focalisent sur les détails, par des gros plan, plutôt que d’utiliser des plans larges. J’ai tendance à privilégier les portraits aux photos de famille. C’est aussi ce qui me pousse aujourd’hui à porter mon intérêt sur des acteurs de ce petit mouvement et surtout sur leur individualité. Toujours dans cette idée de gros plan on va tenter de faire une série de portraits, une vision qui est de fait réductrice puisqu’elle ne se penche que sur l’activité stickers des artistes choisis juste en quelques photos. Alors on va jeté des fleurs, mais on va surtout essayer de partager un kiffe!

Aujourd’hui j’ai nommé… Hao. Je commence par lui tout simplement parce que c’est le premier que j’ai rencontré en personne. C’est un pocheur avant tout, mais parce qu’on est sur ce blog je vais réduire mon intérêt aux supports autocollants.

Quand j’ai commencé à m’interesser à cette pratique, je suis assez vite tombé sur un des siens. Il était dans le 6ème, une tête de profil au look Rock n’Roll qui était restée intacte un petit bout de temps. Une fois cette image en tête j’en ai vite repéré d’autres.

Il y a plusieurs raisons qui me rendent assez fan de son boulot. En fait c’est souvent ces mêmes raisons qui me font apprécier d’autres artistes. La première c’est que sa production s’inscrit dans la longueur. Au final il est constamment présent depuis plusieurs années, ça change des épiphénomènes qui collent pendant deux semaines et qui disparaissent. Aussi parce qu’on voit qu’il y a tout un processus de création pour arriver au résultat. Plusieurs pochoirs pour chaque stickers, même le fond a des motifs, finalement ça donne trois voire quatre couleurs. Hey! Ça paraît peut être bête mais ça compte, ça rend l’objet beaucoup plus précieux qu’un truc imprimé par une machine. Surtout que le dessin est propre, bien précis. Enfin ce que j’aime ce sont ses références (musicales/graphique, j’vais pas m’aventurer à les définir), tout simplement parce que c’est pas ma culture mais que j’arrive à les apprécier.

Bref, chapeau l’artiste!

Donc voici cinq stickers, juste un échantillon, j’ai essayé de faire varier les modèles et leur usure.

profil

tiki

exoticabrun

masque

exoticavert

Focus on Hao

It’s time to open this blog to its core: sticker artists. I certainly already said it, may be not enough: I’m a huge fan of stickers. First of all for the image: the drawing, the logo, the colors… But also for the object itself. I like the idea of something created, from a blank piece of paper to the stuck piece in the street. I like to see it getting older with injuries, scars and rents. That’s the way I look at them, getting closer, appreciating the details and the particularities. That’s why my pictures are focusing on one sticker at the time. I prefer using close-up than large views. In another way we could say that I prefer portraits than family pictures. With the same idea, I want to zoom on some artists, to look at them through a few series of pictures, to underline their particularities. Of course I’m going to select people of whom I appreciate the work, therefore I’m going to be nice. We have so much opportunities to hate that it could be fun, for once, to share some good feelings.

Today the spotlight is on Hao. I start my series of portraits by him, mostly because he is the first one I met for real. He is first of all a stencil artist. But here we’ll be reductive, we’ll speak only about his stickers (for all the rest you can use Google).

I remember the first sticker I saw made by him. It was a head, seen in profile, Rock n’Roll style. It was stuck just in front of my high school and it staid there for a several time. Once I got this image in my mind I kept seeing it around.

There are various reasons which make me fan of his work. Actually it’s most of the time the same reasons which make me fan of someone else’s stickers. First his stickers had been here a long time ago. He is this kind of constant guy, which is way better than all this epiphenomena disappearing of the street after a couple of week. Also because all the creating process is visible. You can appreciate the different layers of the stencil and even the pattern of the background. The drawing is always really clean and precise, in two, three or four colors. Yeah! It can look silly but it make sense, it gives all its value to the sticker, it makes it way more precious that something printed with a machine. Finally I like Hao’s universe, it’s full of graphic and musical references to the past.

Big up buddy!

So here you can see five examples, just a sample, showing different models at different ages.

Du Panini au Malabar / Let’s keep it childish (2/2)

Du panini au malabar / Let’s keep it childish (2/2)

Souvent quand je passe devant un collège j’aperçois autour des tags au marqueur Conté ou au Véléda. Des trucs vite fait. Des blases idiots, même des prénoms ou encore des insultes. Qu’on appelle ça Crack ou Toy, à ce niveau là j’y vois juste un geste spontané. Une signature sans prise de tête. Un truc brouillonné la veille, bien loin de se demander s’il faut le poster sur le net, si ça ressemble plus a un tag de New York ou de São Paulo, si on va capter qu’le « S » a été pompé sur untel. Un geste gratuit, que même l’auteur ne prend pas au sérieux. Un geste qui va souvent être oublié en grandissant.

[ D’un coup j’ai en tête une interview de Blek le Rat, où il parle de ses retour de l’école, une craie à la main qui trace une longue ligne sur son chemin http://fr.youtube.com/watch?v=B2D1kFS9TY4 ]

J’ai parlé de blases idiots, je crois. En fait ce sont mes préférés. Des petits tags locaux dont on ne parle jamais. Même ceux qui les font passent à autre chose au bout d’un mois. Pour moi c’est l’essence même des formes d’arts de rue. Quelque chose de naturel et de simple, qui ne se pose aucune question, accomplie instinctivement. Forcément, plus on s’y intéresse plus on y perd le naturel. Après on essaie de le combler par une culture. On essaie de se nourrir du naturel des autres. C’est exactement ce que je fais maintenant.

Depuis environ deux ans Malabar offre à nouveau des tatouages éphémères avec ses chewn-gum. Et depuis j’ai un nouveau plaisir. Un truc complétement idiot. Un de ces trucs dur a expliquer aux autres. Un plaisir égoïste et gratuit.

Dans les rues de Paris, on peut voir les fameux tatoo Malabar collé sur les murs, à la hate. Une connerie de gosse faite sur le chemin entre la boulangerie et le parc. J’adore ça. J’vois ça comme une version plus jeune des tags collegiens. J’me dis que dans le lot certains y prendront goût. J’me dis aussi qu’y aura de la relève pour coller des stickers d’ici peu.

[ http://www.fotolog.com/deace/32744927 à croire que Malabar a aussi pensé au coté Street de ses tatoos]

Mais mon vrai plaisir est un peu plus rare, plus discret. Il arrive que le tatoo soit posé, sans qu’on est retiré le papier. Comme une grenade encore goupillée. Comme un Banco qu’on aurait jeté sans le gratter. J’en ai remarqué plusieurs à force de scruter les stickers sur les poubelles et les gouttières. Depuis je les chasse plus ou moins. Ça paraît peut être ridicule, mais ça me rend tout foufou de décoller le papier abandonné sur le mur et de découvrir l’image qui s’y cache.

tatoo1

tatoo2

tatoo3

Let’s keep it childish (2/2)

When I wander around High Schools I often see some graffitis made with basic markers, some crazy nicknames, sometimes it’s just first names or even gross words. You can call it crack or toy. I’d rather call this spontaneity. A quick signature which doesn’t care about being on Flickr or Wooster, which doesn’t think about its style, which doesn’t have a real importance for its author. Most of the time the author will even forget about it.

[ That remind me a really well done interview of Blek le Rat speaking about his way back home after school, leaving a long chalk-line on walls http://fr.youtube.com/watch?v=B2D1kFS9TY4 ]

This graffitis can look like stupid things. They certainly are. Where did I read « stupid people do stupid things »? Can I say that stupid people love stupid things? Never mind, this shit is what I love. That’s the core of every form of art you can find in the street. A natural and simple act, purely instinctive, wich got for only goal to be itself.

Since a couple of years Malabar, a chewn-gum brand gives a fake tatoo inside of its product. This is at the origin of a new pleasure I have. Something really selfish. Something hard to explain.

Sometimes you can see on walls these tatoos, I noticed it while I was seeking for new stuff on walls. Someone put them here, quickly, they are often kinda low. A childish act, made between the bakery and the park, something done during the snack time, during this moment of freedom, as a mark of simple pleasure. I believe that among all these kids doing it instinctively, some will keep this sensation and make stickers or posters later. There is still some hope for our activity.

[ http://www.fotolog.com/deace/32744927 seeing that Malabar doesn’t hesitate to still a real graffiti to make its new collection I start to believe that they took concience of the Street potential of there tatoos ]

In fact my real pleasure is even more rare and discret. It happens that the tatoo is abandonned on the wall with its protective layer. Like a grenade still armed. My darling sin is to take of this layer and discover the image wich was hidden under. To me it’s like putting a turtle back on its feet.

tatoo4

tatoo5