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Du bleu, du blanc et du rouge / USPS 1997

Fin de semaine assez relax. Je pars donc de bonne humeur faire une escapade à la poste faire le plein de stickers. Surprise! les petits Priotity Mail ont changé. Design épuré, du bleu, du blanc et du rouge en trois bandes. Tout excité je crois à la sortie d’un nouveau modèle et en y regardant plus attentivement je lis 1997. L’espace d’un instant je frémis à l’idée d’entendre un “Oh l’touriste, il connait même pas les anciens modèles! Where where you in 97?”. Puis j’en chope un paquet et j’rentre tout content d’avoir un nouveau jouet. Une pêche rigolote à la pointe du revival 90’s. Dans mon esprit plein de petits drapeaux français personalisés à coller.



End of the week. In a good mood. I went to the post office to get some more stickers, thinking about the classic Priority Mail. Surprisingly they looked different. Three stripes: blue, white and red. To me this is a french flag. Formidable! At the first sight I thought it was a brand new model with a simple and very attractive design. After a second look I read 1997. It was just a bunch of old ones. No way to know that I’m here since a year. Anyway they are quite cool and certainly really trendy. It’s gonna be fun to stick this customizable french flags. Vive la France.

Nettoyage / Buff! Buff! Buff!

L’avantage des autocollants et des affiches c’est qu’on les prépare au chaud chez soi, sans trop de contrainte. Du coup on peut présenter quelque chose dans la rue dont on est à peu près satisfait. Parfois les gens n’aime pas ça. Ils trouvent ça moche ou peut être qu’ils ne supportent pas l’idée que l’objet collé sur le mur représente un acte non autorisé. Du coup ils arrachent la pièce pour retrouver un mur propre, un mur silencieux et rassurant.

Vous allez me dire que ça se tient. Perso ça me fait toujours un peu chier quand ça arrive trop tôt mais j’arrive à concevoir ce geste. Ma caboche bloque lorsque le petit bout de papier que j’ai collé soigneusement sur un support se retrouve a moitié arraché. Merde! J’ai bien insisté sur les angles, j’évite les bulles d’air, j’essaie que ça ait un minimum de gueule… alors j’attends de celui qui me nettoie d’y mettre autant de cœur et de gratter méticuleusement. Faut pas rêver! Ces gens si propre et si soigneux le sont rarement jusqu’au bout, il tombe vite dans la facilité du travail a moitié fait.  Le soucis avec le demi-arrachage c’est qu’on obtient un demi-sticker, plus trop lisible, tout moche, que les amateur d’étiquettes ne peuvent pas vraiment apprécier et que les maniaques  de  la propreté déteste encore plus.

Pour moi il est là le vandalisme, pas dans l’arrachage (quoique) mais dans cette pulsion maniaque et incohérente qui crée un nouvel objet qui n’a plus rien d’appréciable.

Tout ceci nous amène à ces deux images, une provenant de San Francisco, l’autre d’Oakland. Rien à voir avec les autocollants (pour une fois). En fait mon intro/coup de gueule est quasiment inutile vu que je ne voyais pas l’intérêt de montrer des étiquettes arrachées, ça se trouve facilement et ce ne sont pas des images qui me plaisent. En restant dans l’idée de nettoyage voici deux buff, deux nettoyages de graffiti qui m’ont bien fait rire. Ceux ci n’ont certainement pas été réalisé par des obsessionnels du mur blanc. J’imagine aisément qu’il s’agit ici de l’œuvre d’employés sous-payés qui ont de longues journées de travail qui se foutent totalement de ce qu’ils repassent.  Le hasard de leurs gestes, emplis d’un désintéressement profond, créé néanmoins de fascinantes images.



En y repensant ça me fait beaucoup penser aux questionnements soulevés par les peintures de Guillaume Mathivet dont j’avais été voir une petite expo il y a peut être deux ans. Quelques toiles dans une petites galerie. Un très bon souvenir. Toutes ces toiles tournaient autour de l’idée d’écriture (je suppose) repassée. Par des couleurs vives et lumineuses il soulignait cette acte qui crée la disparition d’une image et la destruction d’un message. Il y résidait un minimalisme qui créait comme une idée de lenteur ou du moins une pesanteur chaleureuse. J’aurais voulu m’étaler plus mais j’ai perdu la fraicheur de mon souvenir et je ne trouve pas grand chose sur Internet.

Avis aux connaisseurs, si vous avez des images a partager je suis preneur.

[Sorry fellows, no english translation this time. Next time the post will be way more open, way more international, so please keep me in your RSS 😉 ]

De retour / That’s a come back

Salut.

Cette fois j’avais vraiment déserté le blog. Ça fait plusieurs mois. Non pas par une décision ou une volonté précise, c’est juste arrivé comme ça. Plusieurs fois j’ai faillit balancer des petites séries de photos mais j’ai pas eu de vraie motiv et j’ai pas envie de me forcer, ça donne jamais rien qui ne vaille le détour. Aujourd’hui j’ai des choses à dire et à montrer.



Il y a quelques années, en 2006 si je compte bien, j’avais quasiment arrêté de coller, ça a duré plusieurs mois. Plus l’envie. Pourtant j’ai continuer a produire. Arrivé l’été, j’avais un stock de 3000 stickers. Que des insectes, toutes les tailles, toutes les couleurs. J’ai passé deux mois fabuleux à arpenter les rue de panam-l’étouffante; à profiter de la moindre occasion, du moindre quart d’heure de rabe pour faire des détours et recouvrir un peu plus. Mes semelles ont rapetissé d’un bon millimètre.

Je sais plus pourquoi je parle de ça… ah si, c’était pour dire que j’ai refait pareil cette été. Non j’ai pas collé 300 machins, toutefois j’ai produit plusieurs centaine d’autocollants, tout doucement, sans vraiment les coller. Au niveau de la démarche cette série était dans la continuations de mes bonshommes gesticulants, j’ai creusé la question un peu plus profondément et j’ai travaillé plus en détail. Mais j’ai surtout redécouvert le plaisir des premières fois. Ça m’a rappelé ce que je ressentait au tout début, innocent et bien au chaud caché sous mon ignorance et mes maladresse. Ce sentiment que j’ai doucement appris a connaitre, ce sentiment que j’avais faillit tuer à force de vouloir le dompter. Je ne parle pas de cette envie de tout connaitre et d’avaler la culture “art de rue” le plus vite possible, ce truc que beaucoup ont eu je pense, de consommer un maximum d’images, d’être tout foufou et d’en parler à chaque fois que l’occasion pointe son museau. Non, ce qui m’est réapparut c’est l’obsession de produire plus et de ne jamais être satisfait, ce coup de pied au cul constant que l’on possède quelques temps.

J’utilise souvent le mot produire, cette fois ci c’est pour insister sur l’idée que je découpe ma création en petites étapes. En gros à chaque fois que j’arrive à finir quelques autocollant j’en recommence le double; comme ça je cultive un sentiment d’incomplétude étrangement précieux. Je me stresse ne regardant la pile des “à moitié fait”. J’en termine quelques uns qui forment une nouvelle pile, celle du repos. Mes yeux s’y posent 8 bonnes secondes, je me sens léger, puis ils se refocalisent sur la pile précédente. Ainsi de suite. C’est devenu une addiction, j’en suis conscient et pourtant j’ai l’impression d’y être embourbé pour un moment. Beaucoup de choses se mêlent dans ma tête et se réunissent autour de ces petits corps dégingandés. Savoir que je m’investit autant a créer ces quelques objets insignifiants me réconforte. J’ai en moi cette impression flou de contrôler en partie ce paradoxe qui se balade entre l’utile et le futile. L’autre jour j’ai entendu “ce que je donne on ne pourra pas me le reprendre”, ça m’a fait sourire.

J’ai pas envie d’en dire plus. Le mois de septembre a eu son lot de mauvaises nouvelles et ça m’a désolé. Il y a aussi eu des bons moments et des rencontres intéressantes. Je suis pas d’humeur a stagner ça n’empêche pas de garder en mémoire ces histoires et ces bouts de vie partagés.

Donc voici une vidéo qui peut éveiller votre curiosité et peut être vous donner des idées. Amusez-vous!

Hi fellows!

Okay, okay, I have been a little bit lazy. I didn’t update since some months. No big deal, I had nothing great to speak about. Many times I tried but it was not really convincing, no need to force myself, this blog is just pleasure. Today I have stuff to show and to speak about, so I’m glad to share it with you.

Around 2006 I stopped sticking for many months. I lost my motivation or something like that… I don’t really know what happened. The only thing I know is that I kept making stickers all this time, I ended up with a couple of thousands; and during the summer I had two months to spend in my town (Paris). I used every opportunities to walk around and cover new streets. I guess I had to buy a new pair of shoes by September.

What was my point? Humm… Oh yeah, this summer was almost the same. I didn’t produce as much, but at least I would say 800 pieces. Slowly, step by step, methodically. They are not out yet… or may be just a couple of them. I kept the idea I had last year and tried to push it deeper. I had this crazy feeling, this fresh air you have when you have your first time, this feeling I felt when I made my first bugs. Something I lost years ago. I guess the more you try to describe this feeling the more you loose it. I’m not speaking about the excitement you can have when you discover the “street art” culture. The feeling I rediscovered was this need of always making more, pushing the production to an obsession.

This was a tough month, full of bad news. Some good things happened too but I don’t feel really talkative right now. I try to stay positive and come back to concrete creation without the usual blabla… in fact it’s just hard for me to speak in English at the end of the week.

Images talk by themselves, I hope you’ll enjoy them.

Interview DAVe / Dave Warnke

[J’ai mis la traduction en francais a la suite. Neanmoins je recommande aux bilingues la VO, plus authentique.]

Here is a first interview. I hope I’ll do some more. My goal is to focus on people who make stickers and posters. I guess it’s not obvious for an artist to put words on his images, but the exercise can be interesting. Through these questions I’m trying to create the portrait of various artists who deserve to be known more.

We are starting with DAVe, prolific in the Bay Area and who has a pretty clear vision of his artwork. My questions are about his personality, his relationship with the public, his universe and his big projects.

Interview of DAVe / Questions by Koleo

Your name?
Dave Warnke.

Your Nickname?
DAVe.

For how long have you made stickers?
I’ve been making stickers since 1998. I started making street art in 1989.

Before focusing on your stickers I’d like to get a larger vision of your art. What are your other artistic mediums?
I paint on canvas, wood and cardboard and paper. I use acrylics, house paints and spray paints.

Which was your first?
My first artistic mediums were finger paints and crayons.

What place do you give to your stickers in your art?

My stickers are an important part of my art. The characters I create on my stickers end up in my paintings.

Did you start canvas as a more elaborate form of stickers or do you see them as a parallel activity?
Making stickers is more direct. I usually know what the sticker will look like before I draw it. Whereas with painting it’s more of an experimental process of discovery.

Did painting on the streets change your vision of your art?
Painting on walls and putting stickers and posters in the streets opened me up creatively. It gave me lots of confidence and provided me with many opportunities to share my art with the public.

If so, did it also cause you to paint differently?
My art got bolder and the colors got brighter.

I read that you studied art in schools so I’m pretty sure that you are able to do classic drawing. Do you think that your characters are “well done”? When artists started doing abstractions some people saw them as bad painters because it looked easy to do. Therefore do you think that by the simplicity of your lines one could see your work as badly done? How do you feel about that?
I think my characters are simple and silly. It’s not easy to be simple. You have less to work with. What people consider “good” or “bad” is a matter of taste. I don’t think classic drawing is better than simplicity or abstractions. In fact, I prefer simplicity or abstractions in art.

What is your goal when you exhibit your work in galleries, beyond having a career as an artist? To expand your audience? To gain a new medium?
Exhibiting my artwork in galleries is just another place to share what I do, like the streets. Unlike the streets, galleries are spaces deigned to show art with clean white walls and good lighting. Galleries provide people a chance to really look at art and buy it if they like it and can afford it. I think my painting look better in galleries and my stickers and posters look better in the streets.

Do you frequently collaborate with other artists (like your last show with Michael Wertz)? What do you learn from this kind of experience?
I mostly work be myself. But I love collaborating on projects with other artists. Collaborations push me to try new things with my art. Collaborations also offer support and company.

Are you looking for a contact/an exchange with the people when you work in the street?
Yes. I do lots of sticker trades. And when I put stuff in the streets I hope that people enjoy what they see.

What kind of reaction do people generally have?
People seem to enjoy the artwork I put in the streets. They smile or giggle.

Best memory/ worst memory?
Best memory: watching people look at my street art.
Worst memory: being chased by a security guard.

Do you have an ideal spectator?
No, I don’t have an ideal spectator. The art on the streets is intended for anyone and everyone. I hope the spectators smile or giggle.

To clarify the previous question, are you smiling to show how happy you are, or are you trying to make people smile?
I want my art to be funny and uplifting. It’s not about how happy I am. It’s more like comedy. I want to make people smile at my art.

Do you ever want to paint morbid things?
No. The world is morbid enough.

Are you also a spectator of street paintings? Are you only looking at stickers or are you also interested by graffiti?
I love looking at art of all styles. I especially look for and enjoy seeing stickers on the streets.

Sometimes I think that everyday people can have a hard time understanding tags and graffiti, especially because they can be difficult to read and the motivations of their authors stay mysterious. Your drawings are easier to understand, I mean that what you want to represent is often obvious even without knowing your artistic reflection. How do you see yourself in comparison with the graffiti scene in general?
I’ve never considered myself a graffiti writer, even when I was tagging for a short period of time. I consider myself a street artist. I make my art at home and put it up in the streets. I want my street art to be easily understood and enjoyed. I see myself as the ‘class clown’ of the local street art scene.

Do you make a difference between street art and graffiti? Do you agree with this kind of categorization?
Yes and no. Graffiti is when you paint directly on a wall or surface. Graffiti has particular styles, rules and history. Graffiti is a subculture of Street Art. Street Art is stickering, stenciling, postering etc. I think street art tends to be more experimental and free.

According to you, what is a good street artist? What do you like to see, what kind of things do you enjoy? Can you drop some names?
I admire and respect anyone who puts their art in the streets with the intention of enhancing the environment. I don’t respect people who only want to vandalize and destroy things. A good street artist in my opinion has his own style, picks good spots, and gets up a lot. There are too many names to drop.

What is the source of your creativity? I guess that your childhood is a big part of this. Is this a general feeling or are you inspired by precise references, like books, cartoons, comics?
I try to recapture the joy and vitality of my childhood artwork. My inspirations are Dr. Seuss books, MAD Magazine, Bugs Bunny, Tex Avery, Ub Iwerks and Max Fleisher cartoons, Keith Haring, Jean Dubuffet, Kenny Scharf, Jean Michel Basquiat, Shepard Fairey, Barry McGee, Chris Joahansen, Gary Basemen, Mumbleboy. And I know there are many more that I’m forgetting. I get inspiration

More generally, are you inspired by other form of art (architecture, music, cinema, literature, classic painting, etc)? Some names?
I get inspiration from all forms of art. My biggest inspirations are visual arts and music.

I know that you saw the documentary about Marla. A lot of interesting questions were underlined by this movie. I’d like to ask you one of them; is an adult innocent enough to pretend to draw like a kid?
I don’t think adults are innocent like children, but adults can be as playful as children. Children tend to be more in touch with their imaginations. For me it’s not about the innocence of children’s art but their freedom and fearlessness that I most admire. I don’t pretend to draw like a child. I draw and paint the way I feel and enjoy. It just happens to look childlike.

So are you innocent?
No

When you were a child, were you drawing like an adult?
No.

You organized a class called Street Style. Can you tell me more about this project? Do you want to keep on doing this kind of project in the future?
Street Styles is a free after school art program I created and taught for 3 years in San Francisco. Street Styles teaches youth the history, techniques and styles of street art and graffiti. The mission of Street Styles is to educate and inspire students to develop their own artistic style, to improve their visual art skills, and to contribute to their communities in positive ways.
The goals of Street Styles are to:
• Promote creativity through inspiration and instruction.
• Provide a safe, supportive and fun learning and working environment.
• Teach the history and cultural context of street art.
• Encourage devotion to work.
• Give youth the experience of making art.
• Develop student’s expressive and communication skills.
• Connect youth from different backgrounds and cultures to create and collaborate with other youth.
• Discuss and distinguish the difference between art and vandalism.
• Provide an opportunity for youth to show and sell their artwork.

The youth that attend Street Styles face many challenges and dangers outside of the program such as violence and gang activity in their neighborhoods, schools and at home, broken families, drugs and alcohol abuse, lack of jobs and economic opportunities, under funded and over crowed schools and lack of community resources. Many of the Street Styles students are graffiti writers, who engage in acts of vandalism. I want to provide a safe, supportive and legal outlet for youth who want to express themselves through this art form.

Yes, I hope to keep this program going in the future.

Super Furry 504( I and II), your new exhibit with Michael Wertz just started. Are you trying to make a living off your art? What are you hopes for the future as an artist? What would be your ideal goal?
I’ve been trying to make my living off my art for 9 years. Now that I have a wife and children, I’m teaching art to support me and my family. My hope is to keep creating and teaching art till I die. It’s a livelong love and commitment. My ideal goal would be to make art all day 5 days a week.

Do you have some words to say to end this interview?
Be creative. Work hard. Be nice. Have fun.

DAVe on Flickr
DAVe about Street Style
DAVe at Hang



Voici une première interview. J’espère en faire d’autres pour ce blog; toujours en essayant de m’intéresser aux créateurs d’autocollants et d’affiches. Ce n’est pas évident pour un artiste de parler de son travail, il s’exprime déjà par le pinceau ou le feutre. Le pousser a s’interroger sur sa personne de façon pertinente peut s’avérer être un exercice difficile. Pour ma part, je vais tenter de créer le portrait de quelques artistes en éclairant des points qui m’ont intrigué en voyant leurs œuvres. J’espère aussi trouver dans leurs réponses de la diversité et des contradictions car je tend à croire que les artistes d’aujourd’hui ont des motivations nombreuses et ouvertes au changement.

Je commence avec DAVe, prolifique dans la baie de San Francisco et qui a une vision assez claire sur son travail. Mes questions cherchent a explorer sa personnalite, son rapport aux spectateurs, son univers et ses projets futures.

Questions de Koleo, réponses de DAVe

Ton nom?
Dave Warnke.

Ta signature?
DAVe

Depuis quand fais tu des autocollants?
Je fais des autocollants depuis 1998. J’ai commencé à faire du street art en 1989.

Je m’interesse surtout à tes autocollants. Histoire de ne pas te decouper en morceau, quels sont les autres domaines artistiques par lesquels tu t’exprimes?
Je fais des peintures sur toile, bois, carton et papier. J’utilise de l’acrylique et des bombes.

Par quoi as tu commencé?
J’ai commencé à peindre en utilisant mes doigts et des pastels.

Quelle place accordes tu alors aux autocollants dans ton travail?
Mes autocollants représente une part importante de mon travail artistique. Les personnages que je crée pour mes autocollants se retrouvent dans mes peintures.

Est ce ce médium qui t’as amène à faire un travail sur toile, ou le vois tu comme quelque chose à part qui vit en parallèle?
Je fais mes autocollants de manière plus directe. Généralement je sais à quoi le sticker va ressembler avant même de l’avoir dessiné. Par contre, pour mes peintures le processus est plus expérimental, je fais des découvertes.

A travers tes activités de rue, ta curiosité a t elle été stimulée vers d’autres pratiques?
A force de peindre sur les murs, de coller des stickers et des affiches dans la rue j’ai stimulé ma créativité. Ça m’a donne plus de confiance et ça m’a nourrit en m’offrant la possibilité de partager mon art avec le public.

Plus clairement, est ce qu’à force de faire des autocollants tu as senti l’envie de peindre differement?
J’ai épuré mon trait et j’utilise des couleurs plus vives.

J’ai lu que tu avais fréquenté des écoles d’art et que tu étais même diplômé. J’imagine que tu dois savoir peindre et dessiner de manière classique. Penses tu que tes personnages sont “bien dessinés“? Et est ce que tu crois souffrir du même regard que l’on peut avoir sur l’art abstrait? a savoir que certains trouvent ça bâclé du fait que ce soit simple et épuré.
Je pense que mes personnages sont simples et rigolos. Ce n’est pas facile d’être simple. Tu as moins de matériau pour travailler. Ce que les gens considère comme “bien” ou “mauvais” est une question de gout. Je ne pense pas que le dessin classique soit meilleur que le minimalisme ou l’abstraction. En fait je préfère la simplicité et l’abstraction en art.

Qu’est ce que tu recherche en galerie, en plus d’une carrière artistique? Un nouveau public? Un médium complémentaire?
Montrer mon travail en galeries est juste une occasion supplémentaire de partager ce que je fais. Comme quand je m’expose dans la rue. La différence est que les galeries sont des espaces organises pour, avec de beaux murs blancs et un bon éclairage. Les galeries offrent aux gens la chance de vraiment regarder des œuvres d’art et de s’en acheter s’ils le peuvent. Je pense que mes peintures rendent mieux en galerie et que mes autocollants et mes affiches sont a leur place dans la rue.

T’arrive t il souvent de faire des collaborations? Qu’est ce que tu en retire?
La plupart du temps je travail seul. Mais j’adore collaborer sur certains projets avec d’autres artistes. Les collaborations me poussent a essayer de nouvelles choses. Elles apportent aussi une aide et de la compagnie.

Cherches tu le contact avec les gens lorsque tu intervient dans la rue?
Oui. D’ailleurs je donne souvent mes autocollants. Quand je pose quelque chose dans la rue j’espère que les gens vont l’apprécier.

Quel genre de reaction ont ils ?
Les gens ont l’air de bien aimer mon travail artistique. Ils rient et s’en amusent.

Ton meilleur souvenir? Le pire?

Le meilleur: voir des gens regarder mes oeuvres.
Le pire: me faire virer par un mec de la securite.

As tu un spectateur ideal?
Non, pas du tout. L’art de rue est destiné à tout le monde, n’importe qui. J’espère juste que les gens se marrent et apprécient.

Tes personages sont très souriants, ou du moins colorés et vif. Es tu tout simplement quelqu’un d’heureux de facon permanente ou es tu dans la demarche de rependre la gaiete sur ton passage?
Je veux que mon art soit amusant et rejouissant. Il n’est pas question de ma bonne humeur. C’est plus comme de la comédie. Je veux faire sourir les gens avec mes oeuvres.

Tu n’as jamais envie de faire des trucs morbides?
Non. Le monde l’est déjà suffisament.

Es tu spectateur de la scene artistique de rue. Ton regard est il attiré seulement par les domaines que tu pratiques ou as tu une vision plus large qui s’etend au graffiti?
J’adore l’art sous toutes ses formes. Je préfère tout particulièrement les stickers.

J’ai l’impression que Monsieur et Madame Tout-le-monde ont parfois du mal a comprendre les tags et les graffitis. Premièrement au niveau de leur lecture, puis des motivations qui poussent leur auteurs à en faire autant malgré les risques. Tes dessins sont plus facilement compréhensible, au sens ou on sais tout de suite ce que tu cherches à représenter; meme sans connaitre ta démarche artistique. Comment te positionnes tu par rapport a la scène disons plus graffiti?
Je ne me suis jamais considere comme un graffiti writer, meme le peu de temps ou j’ai fais des tags. Je me vois comme un street artist. Je produit mes oeuvres a la maison puis je les pose dans les rues. Je veux que mon street art soit accessible et apprecie. Je me vois un peu comme le class clown de la scène street art local.

Fais tu une distinction entre street art et graffiti? Adhères tu à ce genre d’etiquettes?
Oui et non. Le graffiti c’est quand tu peins directement sur un mur ou une surface. Le graffiti a des styles particuliers, des regles et une histoire. Le graffiti decoule du street art. Le street art c’est les autocollants, les pochoirs, les affiches, etc. Je pense que le street art tend à être plus libre et experimental.

C’est quoi pour toi un bon artiste de rue? Quel genre de choses aimes tu voir, qu’est ce qui te touche? Si tu as quelques noms a donner…
J’admire et respecte tout ceux qui font de l’art dans la rue avec l’intention de mettre en valeur leur environnement. Je ne respecte pas ceux qui veulent seulement vandaliser et detruire. Un bon artiste de rue, d’après moi, a son propre style, s’approprie des bons spots et avance. Ce serait trop long de tous les citer, il y en a tellement.

D’ou puises tu ta creativite? Ton enfance j’imagine. En gardes tu des souvenirs précis d’ou tu puise ton inspiration? Comme des livres, dessins animes, bande dessinees?
J’essaie de retrouver la joie et la vitalité de mes dessins d’enfance. Mes inspirations sont les livres du Dr. Seuss, MAD Magazine, Bugs Bunny, Tex Avery, les cartoons de Ub Iwerks et Max Fleisher, Keith Haring, Jean Dubuffet, Kenny Scharf, Jean Michel Basquiat, Shepard Fairey, Barry McGee, Chris Joahansen, Gary Basemen, Mumbleboy. Et je sais que j’en oublie plein.

Plus largement y a t il des domaines artistiques qui te nourissent (musique, cinema, literature, architecture, peinture…)?
Je suis inspiré par toutes les formes d’art. Mes plus grosses inspirations viennent des arts visuels et de la musique.

As tu vu le reportage sur Marla? Il souleve plusieurs questions. On y voit notament un adulte qui aide un enfant a canaliser sa creativite. Un adulte peut il etre suffisament innocent pour pretendre dessiner avec la vision d’un enfant?
Je ne pense pas que les adultes soient aussi innocent que les enfants, mais ils peuvent etre aussi joueurs. Les enfants tendent a etre plus en phase avec leur imagination. Pour moi ce n’est pas une question d’innocence. Ce que j’admire chez les enfant c’est leur liberte et leur intrépidité. Je ne pretend pas peindre comme eux, je peins de la facon qui me plait. Il se trouve que ca a l’air enfantin.

Te definirais tu comme innocent?
Non.

Et enfant, dessinais tu comme un adulte?
Non.

Je sais que tu as une exposition en ce moment (I et II). Cherche tu as vivre de ton art? Quels sont tes espoirs pour ton avenir artistique?
Ca fait 9 ans que j’essaie de vivre de ma peinture. Maintenant que j’ai une femme et une fille, je supporte ma famille en etant enseignant. J’espere rester creatif et enseigner l’art jusqu’a ma mort. C’est un amour et un engagement a vie. Mon but ultime serait de faire de l’art toute la journee, 5 jours par semaine.

Un dernier mot?
Soyez creative. Travaillez dur. Soyez sympa. Amusez vous.


DAVe sur Flickr
DAVe a propos de Street Style

DAVe chez Hang