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en quelques mots / some words

Justice? / Oscar Grant!

Vous vous souvenez peut être de mon billet sur la mort d’Oscar Grant et les réactions que l’affaire a suscité. Le jugement s’est déroulé pendant les deux dernières semaines et le verdict est tombé hier. A Oakland, là où l’incident a eu lieu, une condamnation lourde était attendue… ça n’a pas été le cas. L’officier Johannes Mehserle devrait être condamné pour une peine de prison ferme d’une durée de 2 à 4 ans, pour avoir tué Oscar Grant d’un coup de feu à bout portant, au sol, allongé sur le ventre, menotté dans le dos. La vidéo est sur Youtube.

Le verdict a été annoncé en fin d’après midi. A Oakland, quand quelque chose se passe, les gens ont tendance à se réunir dans le quartier des affaires: Downtown. J’étais dans le coin un peu par hasard. Il y avait pas mal de sécu éparpillée un peu partout mais les gens était plutôt calme. Il y avait une marée noire de voitures embouteillées. Tout le monde cherchait à fuir le centre ville. Je suis rentré moi aussi et j’ai suivit le reste de loin, par la télé. En quelques heures il y a eu plusieurs centaines de personnes réunies du coté de la 14ème rue, près de l’Hôtel de ville. Quelques manifestants pacifistes avec des portraits et des pancartes réclamant la justice. Il y avait aussi pas mal de policiers. Et plein de badauds…

J’avais un sentiment étrange vis à vis de ces passants à l’arrêt. Beaucoup de ces gens avait l’air d’attendre que quelque chose se passe, quelque chose de plutôt violent j’imagine. Heures après heures la foule grandit. Cette espèce d’étrange attente m’a fait une impression étrange, un sentiment froid et glauque. Certains semblait être empli d’une curiosité proche du voyeurisme, d’une excitation malsaine, d’une envie “d’y être”, de voir la foule s’énerver. Peut être que je délire, peut être est ce une différence culturelle: ici les manifestations sont rares, peut être est ce vrai…

En tout les cas ça a fini par péter en milieu de soirée. Les premiers manifestants s’en sont aller et ils ont été remplacer par une foule aux motifs plus obscures. Pas mal de vitrine cassées, des départs de feu, ce genre de choses.

Je suis passé voir cet après-midi, mais j’ai pas eu l’envie de rester longtemps ou de prendre beaucoup de photos. C’est pas très agréable de regarder des commerçants réparer leur magasin alors qu’on ne leur apporte aucune aide. C’est pas un zoo. Donc j’ai ces quelques traces. Mais Google prendra soin de fournir plus d’infos aux curieux, tout le monde était armé d’objets électroniques en tout genre, on ne manquera pas de documents.

Well if you speak English you might want to read about Oakland and Oscar Grant somewhere else, I was just giving some basic information to my French readers. I am sure that some journalist/blogger did a pretty good job reporting last night’s incidents, my English is not that great.

Here is a series of pictures taken today in Downtown Oakland. I did not stay that long, I don’t see downtown as a zoo so I would feel bad taking a lot of pictures of smashed windows when I don’t give any help. Here are just some pictures I took to remember.

RIP Oscar Grant!

Frontières / Borders

Gocco encore et toujours. J’ai toujours aimé mélanger les couleurs sur un même écran, ça apporte plus de contraste et des nuances de lumière. En général l’autocollant a plus de gueule quand on fait vibrer les teintes, surtout si elles sont proches.

Gocco… again ! I always enjoyed mixing all the colors on the screen. Gocco inks are really specific and hard to find. So when you are lucky enough to find some you buy them. Even if the colors are not ideal they always end up on a sticker. Generally the sticker is nicer when it is colorful, it gives more contrast and more vibrations, especially if the colors are close.

Au début j’avais pris tout mes tubes et j’avais balancé un peu de tout. Parfois je prenais le temps de faire des lignes ou des motifs. De toute façon après quelques frappe les couleurs voyageaient sur l’écran et elles se confondaient les unes dans les autres.

Je me souviens d’un autocollant inspiration Tortues Ninja (Krang), ou j’étais vraiment en pénurie d’encres (c’est qu’avec la gocco ce n’est pas donné et ça ne se trouve pas facilement) donc j’avais utilisé le fond de tout mes tubes (un graffeur parlerait de culs de bombe). J’avais obtenu un camaïeu de marron et de vert (ça laisse rêveur, hein ?).

At the beginning I took all my tubes and slashed a little bit of everything on the screen. Sometimes I was wise enough to organize it a little bit more, making lines and patterns. Anyway, after pressing a couple of times the inks always move on the surface and you see your colors traveling from a sticker to another.
I remember a screen I made right before my first visit to California. It was an insect inspired by Krang from the TMNT. I had no more inks. I was so frustrated, I really wanted to come visit with something new to stick. So I used the very end of the few tubes I had left. It ended up creating this wonderful browny-green.

Une autre fois je m’étais amusé à rester dans la même famille en n’utilisant que du violet et du bleu. Le résultat fut un peu plus harmonieux.

Another time I used similar colors, blue and purples, I liked the result. Something more harmonious.

Charlie fut un bon exemple des limites de ne bosser qu’avec un écran. En sérigraphie on aurait tendance à en prendre plusieurs (un par couleur en toute logique). Étant un peu économe j’avais tenté de placer mes couleurs, bien comme il faut, sur Charlie, ça a tenu 10 stickers puis ça s’est mélangé pour retrouver cette magnifique teinte marronnasse.

Waldo showed me the limits of using one screen when you want something colorful and organized. If I was serious at silk screen I would have used many screens (one for each color I guess). Being kind of stingy and with limited resources I had to make it with one screen. So I carefully placed the blue on his jeans, red on his t-shirt, brown on his shoes… I made 10 of them, and after it was just a big mix of colors till it became all brown as usual.

Plus récemment j’ai voulu faire mon bonhomme un peu plus proprement. Après en avoir fait quelques centaines tout bariolés, je voulais arriver à faire quelque chose d’à peu près propre, en restant dans les limites du DIY.

So more recently I was challenged. I made this new guy. After a couple hundred I wanted to make it clean. Just to see how well I could do. It is still DIY so it can’t be too complex.

En me creusant le crâne je suis enfin tombé sur une astuce très simple : utiliser de la gomme pour séparer les différentes surfaces de l’écran, en gros créer des frontières. Étonnement le système marche assez bien. Hier j’ai pu en faire 200 facile, sans que ça déborde trop. Avis aux amateurs. J’espère que vous apprécierez la régularité du geste!


I ended thinking about this gum I use when I draw. I rolled it like a really thin spaghetto and I used it as a border line to separate different surfaces of my screen. It worked well. I did 200 slaps yesterday and it was super-easy. If you own one of these machines that trick could help.

Régularité from Koleo on Vimeo.

Nettoyage / Buff! Buff! Buff!

L’avantage des autocollants et des affiches c’est qu’on les prépare au chaud chez soi, sans trop de contrainte. Du coup on peut présenter quelque chose dans la rue dont on est à peu près satisfait. Parfois les gens n’aime pas ça. Ils trouvent ça moche ou peut être qu’ils ne supportent pas l’idée que l’objet collé sur le mur représente un acte non autorisé. Du coup ils arrachent la pièce pour retrouver un mur propre, un mur silencieux et rassurant.

Vous allez me dire que ça se tient. Perso ça me fait toujours un peu chier quand ça arrive trop tôt mais j’arrive à concevoir ce geste. Ma caboche bloque lorsque le petit bout de papier que j’ai collé soigneusement sur un support se retrouve a moitié arraché. Merde! J’ai bien insisté sur les angles, j’évite les bulles d’air, j’essaie que ça ait un minimum de gueule… alors j’attends de celui qui me nettoie d’y mettre autant de cœur et de gratter méticuleusement. Faut pas rêver! Ces gens si propre et si soigneux le sont rarement jusqu’au bout, il tombe vite dans la facilité du travail a moitié fait.  Le soucis avec le demi-arrachage c’est qu’on obtient un demi-sticker, plus trop lisible, tout moche, que les amateur d’étiquettes ne peuvent pas vraiment apprécier et que les maniaques  de  la propreté déteste encore plus.

Pour moi il est là le vandalisme, pas dans l’arrachage (quoique) mais dans cette pulsion maniaque et incohérente qui crée un nouvel objet qui n’a plus rien d’appréciable.

Tout ceci nous amène à ces deux images, une provenant de San Francisco, l’autre d’Oakland. Rien à voir avec les autocollants (pour une fois). En fait mon intro/coup de gueule est quasiment inutile vu que je ne voyais pas l’intérêt de montrer des étiquettes arrachées, ça se trouve facilement et ce ne sont pas des images qui me plaisent. En restant dans l’idée de nettoyage voici deux buff, deux nettoyages de graffiti qui m’ont bien fait rire. Ceux ci n’ont certainement pas été réalisé par des obsessionnels du mur blanc. J’imagine aisément qu’il s’agit ici de l’œuvre d’employés sous-payés qui ont de longues journées de travail qui se foutent totalement de ce qu’ils repassent.  Le hasard de leurs gestes, emplis d’un désintéressement profond, créé néanmoins de fascinantes images.



En y repensant ça me fait beaucoup penser aux questionnements soulevés par les peintures de Guillaume Mathivet dont j’avais été voir une petite expo il y a peut être deux ans. Quelques toiles dans une petites galerie. Un très bon souvenir. Toutes ces toiles tournaient autour de l’idée d’écriture (je suppose) repassée. Par des couleurs vives et lumineuses il soulignait cette acte qui crée la disparition d’une image et la destruction d’un message. Il y résidait un minimalisme qui créait comme une idée de lenteur ou du moins une pesanteur chaleureuse. J’aurais voulu m’étaler plus mais j’ai perdu la fraicheur de mon souvenir et je ne trouve pas grand chose sur Internet.

Avis aux connaisseurs, si vous avez des images a partager je suis preneur.

[Sorry fellows, no english translation this time. Next time the post will be way more open, way more international, so please keep me in your RSS 😉 ]

Riso Print Gocco B6 / End of a story

Riso Print Gocco B6

Le vendeur m’avait prévenu, les accessoires ne sont plus produits, difficilement trouvables et quasi-uniques. L’essentiel de cette machine est donc irremplaçable. Cette expérience était dors et déjà vouée à mourir. Je m’étais donc promis que lorsque ça arriverait je dépenserais mon énergie à passer a l’étape supérieure: la sérigraphie, plutôt que de m’attacher a ma petite Gocco pour amateur. La mienne est jaune. L’aura qui en émane et la valeur que je lui donne me fait un peu penser à la frénésie qui est apparue depuis quelques années pour les Polaroïds. Un objet voué à disparaitre, qui a un parfum d’enfance, un contre pied totale aux innovations de la technique.

La démocratisation des appareils photos numériques a surtout permis à ses utilisateurs d’être totalement décomplexés et libres au moment d’appuyer sur le bouton. Le stress des 24 poses a laisser place a la question “Au fait, t’as combien de giga la dedans?”. La pression de la photo raté a été remplacée par la cérémonie des 15 prises quasi identiques. La visée, le nez collé au carton du jetable, grimaçant, un œil fermé, à entendre sa respiration, donnent aujourd’hui un exercice de composition sur l’écran, avec tout le recul nécessaire et la possibilité de zoomer. L’attente interminable et la crainte de l’autocollant “non facturé” a été oublié le temps que la barre de chargement disparaisse.

L’objet parfait, l’objet parfaitement en phase avec son temps, l’objet par lequel se cristallisent bon nombre de nouveaux comportements: principalement le refus de la décision et le manque de modération. Quelle libération de ne plus avoir à réfléchir sur sa prise de vue, mitraillons! Même le choix de la bonne photo est obsolète, le disque dur reste si long a remplir. Quitte à ne plus regarder les images et à les garder par plaisir de les avoir.

Ironique et mauvaise langue? Non, pas tant que ça. Le plaisir d’ouvrir un blog, de partager ses images, son point de vue, d’attendre quelques réactions, d’entrer en contact avec un semblable et d’interagir même à distance, est désormais accessible a tous. Le pouvoir de s’amuser pour pas grand chose. J’en suis a 12 000 photos et ça ne m’a couter qu’un noël et un jeu de piles rechargeables. Au centre aéré ça m’ennuyait profondément d’avoir à apprendre à faire un nœud de huit avant l’activité escalade, alors que mes yeux ne lâchaient pas une seconde les prises colorées du mur, là bas au loin. Alors là, pour une fois qu’on peut se distraire aussi facilement. En plus, même pas besoin d’être bon, il y a des compliments à tous les niveaux. C’est mortel! Un de ces bons petits plaisirs, bien égoïste, qui n’implique pas son lot de responsabilités. Il en reste peu. Il m’a fallut près de 12 caries pour comprendre que le sucre avait aussi des inconvénients.

Après il y a le charme, l’aura de Walter Benjamin. Comme le plaisir du geste et de l’action pour un taggeur. Le moment, unique destiné à disparaitre. La rareté charge l’instant d’un pouvoir de séduction. A l’air du numérique la multiplication mécanique de l’objet d’art s’est changée en dématérialisation de l’œuvre. On consomme. Pour nous ça donne cette gourmandise de l’image. Une sélection pointue de blogs, de quelques sites, sans parler des hasards, des parties de pêche, des chasses au trésor. Chaque jour au même moment, le matin ou en rentrant du boulot, un verre de coca et une musique de fond. Trente minutes, une heure, peu importe. On zappe/clique, ça va à toute vitesse…

Arghhhhh! Je m’égare encore. Là ou je voulais en venir c’est qu’au milieu de cette ruée vers l’or du numérique, le Polaroïd a pointé son nez et en a séduit beaucoup. Alors que l’objet est bien loin des possibilités qu’offre notre époque. Le plaisir qu’il promet est simplement différent. Plus rare il fait appelle a la patience et a la curiosité. Il garde l’immédiateté du résultat (ce qui fait d’ailleurs toute sa particularité), mais se distingue avec son tirage unique. Avec la Gocco c’est un peu pareil. Un objet vieux, en plastique et qui grince. Elle permet de faire des sérigraphie de petite taille (11×15 cm) à la maison. A l’origine elle a été conçue pour faire ses propres cartes de visite ou cartons d’invitation. Moi j’y ai vu l’objet parfait pour faire mes autocollants. Même si leur fabrication garde un aspect mécanique je les trouve à chaque frappe différents; les couleurs bougent et le résultat est truffé d’imperfections. Un dessin, répété quelques centaines de fois certes, mais tellement plus chaleureux qu’un jpeg tiré numériquement.

La boutique qui me fournissait les rares écrans et globes nécessaires pour produire de nouvelles images est en pénurie d’accessoires pour Gocco. Mon aventure avec cette machine se termine donc. Et comme un dernier rebondissement, une découverte. Au fin fond du Kentucky, en visite chez de la famille, dans la maison d’un ami d’ami, autant dire un inconnu, sous un meuble, une boite argentée: une print Gocco B6 bleue toute neuve. Là je me suis mordu les lèvres de jalousie puis j’ai bénie la magie des appareils numériques. Une série de photos disponible dans cette album. J’attirerais votre attention sur une des pages de la notice explicative qui me laisse perplexe quant à sa mise en pratique.

chapeau d'paille

Le contenu de la VHS n’est pas reste mystérieux bien longtemps, Youtube nous fournie ces deux petits bijoux de ringardise. Appréciez l’habillage musical.

vhs


End of a story

Really too lazy to make a translation. Roughly speaking I’m saying that the present is cool because it makes us feel like we live in the future. Sometimes things are too easy to obtain, and that wastes the beauty of the act. The print Gocco produced by Riso is comparable to the Polaroid. An old plastic object which is really attractive nowadays, may be (in part) because it is going to disappear.

Oscar Grant / RIP

Oscar Grant

22 ans, père d’une fille de 4 ans, il travaillait comme boucher dans un super-marché. La nuit du nouvel an une bagarre éclate dans une station du Bart (l’équivalent du RER, qui dessert la baie de San Francisco). La police du Bart arrive sur les lieux et arrête tout le monde, dont Oscar qui se retrouve entouré de plusieurs officiers et allongé sur le ventre. L’officier Johannes Mehserle sort son arme et lui tire dessus à bout portant. La scène est filmée par quelques téléphones portables. La vidéo se retrouve sur internet. La bavure choque et émeut la population, principalement a Oakland et SF.

Quelques jours plus tard une manifestation est organisée. Comme souvent quelques excités rejoignent la foule et une émeute éclate. Rien de monstrueux, quelques vitrines cassées. La police est assez efficace. On entend les hélicoptère au loin, ils nous permettent de suivre l’évènement en direct à la télé. Une centaine d’arrestation s’en suit. L’émotion est grande, l’atmosphère tendue. Je passe sur tous les rebondissements de l’affaire. Finalement Mehserle est inculpé pour meurtre, puis il est libéré sur caution. Les rassemblements se répètent en centre ville. Certains réclament l’émeute. L’affaire suit son cours et l’attente de la condamnation est palpable.

Pas facile de faire un billet sur cet évènement tragique sans tomber dans le pathos, les maladresses ou la démagogie. Je préfère lui rendre hommage en relayant les interventions qui ont fleuries dans la rue. Du portrait photocopie dans les vitrines des magasins, au pochoir en passant par des tag RIP. Beaucoup de choses qui laissent croire que son nom restera dans la mémoire collective, ici, et qu’il risque de réapparaitre de temps en temps.

RIP

Oscar Grant, 22 years old, father of a 4 years old daughter. He was working as a butcher in a super-market. During the night of the new year a fight started in a station of the Bart (Public transportation train of the Bay Area). Bart police arrived and arrested a bunch of people. Oscar was arrested too. Some officers around him, he was first sitting down trying to cooperate, then an officer pushed him on the ground. The next seconds, officer Johannes Mehserle pulled out his gun and shot him. The execution was caught on video by phones and visible on internet. People are shocked and moved, especially in the Bay area.

Some days later a walk was organized. Like often a minority turned it into a little riot. No big deal. Some windows broken. Police was pretty efficient. We could hear the helicopters over Downtown. The scene was broadcast live on television. One hundred arrests. Heavy atmosphere, a lot of emotion around here. Several events happened in this case. Finally Mehserle is accused of murder. Recently he was released on bail. Manifestations continued. Some are waiting for a riot to start. The case takes its course. People seem to be waiting for a strong justice decision.

It’s not easy to make a post about this sad event without being demagogic, tactless or falling in pathos. The best tribute to do is to relay some of the interventions which appeared in the street. From the portrait on shops windows to a RIP tag. His name is now in the collective memory, I bet it’s going to reappear sometimes.

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